jeudi 9 décembre 2010

J'aime le son de l'Olvig, le soir au bout de la rue...


Je n'ai pas pour habitude de faire des billets d'humeur dans ce blog. Je trouve ça d'ailleurs peu constructif, trop intime pour être intéressant, infiniment improductif artistiquement parlant, en général. Mais ce soir, j'ai préféré craché sur mon pseudo pédantisme de mauvais aloi et je me permets ça : faire un texte pas intello, pas narratif, juste témoin d'une soirée.

En cette période un peu bâtarde pour ma gueule, où je me trouve perdu entre découverte d'un nouveau microcosme professionnel et cette magnifique période des trente glorieuses où tout le monde s'apprête à festoyer pour se faire du bien, montrer aux autres qu'on les aime, célébrer la naissance du Christ, gna gna gna... (les baffles de mon nouveau lieu de travail diffusant en permanence des chants de Noël, j'ai depuis 48 heures des envies de meurtres sur le premier petit chanteur qui croisera ma route !) Il y a des moments, surtout en soirée, où l'appel de la légère ivresse se fait tendrement entendre... C'est un peu comme ce que décrit Philippe Delerm, dans son très bon et éminemment populaire Première Gorgée de Bière. Il y a des soirs, comme ça, où on a juste envie du goût doux amer d'une bonne bière, de sa fraîcheur réconfortante. Et puis l'envie de houblon amène rapidement à l'envie d'un cassage de graine sans prétention.
Du coup, en ma bonne Reims, je me suis rendu chez un basique du genre bien connu de tous mes concitoyens, les Trois Brasseurs, place d'Erlon. Cette brève restauration m'a donné envie de faire, de temps à autres, un peu comme le héros du magique et fantastique Gourmet Solitaire, un manga de Monsieur Jiro Taniguchi. Dans ce manga, pas vraiment d'histoire, juste des moments de vie où l'on suit un homme d'une quarantaine d'année durant ses comblages de trou à l'estomac. L'air de rien, ça fait un bouquin passionnant qui fout l'écume aux lèvres. Du coup, j'ai pris mon stylo, un bout de papier qui traînait dans mes poches et j'ai grattouillé mes impressions. Dans cette fausse taverne prétendue familiale, j'ai commandé une bière blanche soit disant brassé maison, j'y ai mangé un Welch au poulet et une petite assiette de frites. J'ai conclu mon repas avec une gaufre liégeoise au chocolat chaud et accompagnée de sa boule de glace vanille, en Amérique on dirait "à la mode".
La bière était irréprochable. C'était frais, à l'amertume suave. Un velours !
Le Welch, une tranche de pain frit recouvert d'un lac de Cheddar fondu et de bière, agrémenté de quelques aiguillettes de poulet. Simple, rustique, sans prétention. Suffisamment bon et riche pour ne pas avoir à se plaindre. Et je raffole du Cheddar, donc forcément, je ne peux qu'être partial. Les frites, bien que certainement sorties d'un sachet de surgelés, étaient cuites impec.
La gaufre, sans doute pas maison mais croustillante et tiède. Une sauce chocolat, ben forcément délectable... C'est du chocolat, un point c'est tout ! La glace, sans surprise. Le déca... impersonnel, mais c'est dû au simple fait que ce soit un déca. C'était nourrissant et agréable juste ce qu'il faut pour ne pas être déçu. Le seul truc un peu dérangeant était que mangé seul dans un simili Pub interloque tout le monde et que donc je me suis fait décrypté du regard par un gros quart du resto. Pourquoi diable est-ce que je me suis entêté à écrire pendant que je mangeais, en même temps !?? Fort heureusement, ma serveuse, une jeune femme blonde toute menue, avait le sourire rassurant.
Une addition d'environ 24€, raisonnable.

Sur le retour jusqu'à mon véhicule, une chanson me trottait dans la tête. Avec ma silhouette de marin pêcheur en escale avec mon manteau noir et mon bonnet, la main sur mon opinel, habitant de longue date de ma poche, je me faisais l'idée de ressembler à Hyacinthe, le tueur d'une chanson de Thomas Fersen... Du coup, chantonnage à tue-tête...


Que me faut-il pour me sentir bien après une journée de boulot bien creuvante ?
De la bière, des Frites, du Fromage, de la Châleur et du Sucre... et un peu de Thomas Fersen. Soudain, mon monde devient un rien mieux, un chouillat plus facile.
Et puis, à la discrète, je vous dirais juste de lire ces bouquins, de découvrir, si c'est pas déjà fait, ce chanteur super et j'ai fait ma première chronique sur un resto... Mine de rien...

lundi 22 novembre 2010

L'Olvig se tape l'incruste...

... dans ses films favoris !
C'est un peu mon passe-temps du moment... Faire de la modif de photo pour prendre la place de certains de mes héros...
Alors, c'est plus ou moins bien réussi, pas forcément intéressant mais bon... C'est un truc qui m'éclate ces jours-ci, du coup, ben, je vous en parle...
Certains l'aiment chaud...
surtout quand je pique la place de Jack Lemon !

C'est mon rêve ultime :
être Gene Kelly, ne serait-ce qu'une minute !

Ma Gueule sur Bob Hoskins face à Roger Rabbit,
c'est bluffant, non ?

Là, y a aussi ma Pupuce, mais...
Chut ! Faut pas le dire...

Vous en pensez quoi ?

dimanche 21 novembre 2010

Les pieds dans l'Olvig 13 - Nana's power : séance de rattrapage ciné rose bonbon !

Quand on me rencontre, il n'est pas forcément évident que je puisse avoir un gros côté midinette, et pourtant...
Ces dernier temps, ayant eu pas mal de dispos pour ma petite personne, je me suis fait une grosse session master class de films encore pas vu et que j'aurai du voir depuis belle lurette !
Au programme l'histoire d'une muse, du conte de fée surréaliste et de la nouvelle vague musicale...

D'abord, petite découverte, un film passé un peu passé à la trappe à sa sortie, en 2008, Les Vies privées de Pippa Lee, de Rebecca Miller. Film un peu discret puisque l'histoire n'a rien pour spécialement emballer les foules : Une femme à la petite cinquantaine tout en charme, épouse d'un mécène professionnel, fait un petit bilan de sa vie. Cette femme à l'histoire tellement ordinaire mais malgré tout formidable apparaît aux yeux du monde tel un mystère et s'avère pourtant être une femme moderne à la vie complexe, une muse... un de ces monstres ordinaires que j'affectionne particulièrement. Tout bêtement, cette histoire n'a rien d'épatant pour un type de mon acabit. Ce film à l'apparence et le parfum d'un roman Arlequin ne semblait pas être fait pour la masse d'1m90 pour 110kg que je suis... heureusement que la saveur en est plus aguicheuse. A quoi tient-elle, cette saveur ? A sa réalisation ? Pas vraiment... C'est une réalisation hyper classique sans gros effets de caméra, sans héroïsme niveau photo, sans extravagance musicale. Non, en somme l'essentiel vient des comédiens. La fameuse Pippa Lee est interprétée par Robin Wright (anciennement Penn) incroyablement séduisante et fraîche. C'est un cocktail fort et fruité sur pattes, cette nana ! J'en suis encore tout ébaubi d'ivresse. Le reste de la distrib est tenue de main de maîtres : Julianne Moore, toujours impeccable, Monica Belucci, qui pour une fois sert bien son personnage, Wynona Rider, the return pour du bon, Maria Bello, super comme à chaque fois, Keanu Reeves suffisamment bon pour ne pas gâcher le film et Mister Alan Arkin que je prends un malin plaisir à redécouvrir à chaque fois depuis Little Miss Sunshine (le grand-père chorégraphe, c'était lui !). Malgré toute mes craintes, ce fut un bon petit moment de visionnage grâce à toute c'te clique...

Et puis, pour le coup, prix de gros, c'est la grosse semaine du blanc, découverte (enfin !) de l'œuvre de Monsieur Jacques Demy... Il m'en aura fallu du temps pour y venir. Mais étant amateur de Jazz et de comédie musicale, je ne pouvais pas faire l'impasse plus longtemps.
Et vlan ! Deux classiques du bonhomme à la suite. Peau d'âne et Les Parapluies de Cherbourg. Alors c'est clair que pour ceux qui ne peuvent pas blairer les films musicaux, à éviter d'office. Mais pour ceux, comme moi, qui ne rechigne pas devant la chansonnette, c'est chouettos !
Je ne vais pas m'efforcer de faire une critique de ces films, ce serait simplement con (le mot est tellement juste que je ne vais pas m'abaisser à y mettre les formes !) Je vais bêtement parler de mon ressenti...
Peau d'âne est très fifille côté histoire. Un poil trop pour ma pomme. Mais c'est le genre qui l'impose : c'est un conte de fée ! Une fois la chose admise, on adhère et on ferme sa boîte à camembert. C'est coloré, bariolé, guilleret : idéal pour la marmaille. Mais en plus, par pas mal d'aspect, c'est un film surréaliste. Pas mal d'effets de style, des anachronismes plutôt drôles, des petits côtés absurdes et désuets charmants... j'ai plongé ! Tel le môme qui sommeille encore en moi, j'ai regardé ce film avec des grands yeux et un petit sourire en coin... J'en demandai ni plus ni moins.
Les Parapluies... par contre wouah ! Une paire de baffes galantes. C'est un film désarmant. Pas un moment de parlotte, que du dialogue chanté, c'est assez perturbant quand on n'est pas préparé. Mais en plus, c'est un sujet absolument original pour une comédie musicale. En pleine Guerre d'Algérie, une histoire d'amour se fait et se défait... On y parle de la vie banale. De la vie moderne. On est plongé en pleine Nouvelle Vague (au milieu de ces zigotos de Godard, Truffaut et consort), entre histoire personnelle, docu et fiction quasi théâtrale... Une vraie révélation. En plus, les deux héros sont vraiment beaux. Deneuve dans ses jeunes années, je fonds ! Nino Castelnuovo, que je ne connaissais pas, a un charme qui dépasse de loin ce saligaud de Delon. Autant vous dire que je me sens un peu poussé pour aller voir d'autres produits de ce cinéaste.

Finalement, à y regarder de près, la montagne que je suis est peut-être plus girly que prévu... Dois-je en être fier pour autant ?... Je vous laisse libre de juger.

mardi 16 novembre 2010

L'Olvig se la joue slameur !

N'avançant que péniblement sur les histoires que je veux vous raconter mais néanmoins fermement convaincu que je dois raconter une 'tiote histoire en ce début de semaine, je prends mon courage très fermement serré entre mes deux paluches potelées et j'ose vous lâcher ce truc-là !

Voilà quelques semaines que je pointe mon nez dans plusieurs milieux créatifs divers et variés, en outre, j'ai commencé à m'intéresser à Slam Tribu, asso super active sur la ville de Reims, mais pas que... Le Slam, voilà une forme écrite et scénique que je n'avais pas encore tenté. Alors après quelques essais, cahin caha, un Atelier vraiment sympa et productif dirigé(pour cette fois-là) par M'dame Gipsy, Présidente de Slam Tribu, quelques menus traficotages du crayon de mon côté... Je sers les dents, je croise les doigts... bref, je stresse comme un imbécile et je me lance pour ma première scène Slam... C'était la semaine dernière... Apparemment, ça a plu...
Etant en pénurie momentanée d'autres choses à vous faire écouter, je vous laisse découvrir ce Slam, prem's de ma p'tite vie. Un conte idiot sur un jeune gars qui veut faire son bonhomme mais qui tombe sur une nana bien décidée à mener la danse...

Enjoy !

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vendredi 12 novembre 2010

L'Olvig's addictions ! - Keren Ann


Envie de parler de femme, aujourd'hui. Y a des fois comme ça... Alors que la soirée débute pour moi avec un frisson de lassitude et de frayeur modérée (la faute au vent terrible du dehors) et que ma cervelle flotte légèrement dans l'air grâce à la main fine et doucereuse d'un Chardonnay bon marché, je ne pense qu'à une chose, à une voix cristalline, susurrée, une voix de bossa nova... Couleur de nuit café crème... amélioré.
Keren Ann, d'abord c'est un souvenir. Même si on ne la connait pas, on a l'impression de se souvenir d'elle. C'est la mélodie des chansonnettes qui nous ouvraient les bras de Morphée. C'est le goût des Spritz de Delacre plongés dans la tisane du dimanche soir. C'est un parfum d'amande et de cannelle et du vieux papier des vieux livres de la vieille étagère au fond de la maison. C'est un petit rien qu'on aime (et qu'on a envie de) retrouver.
Keren Ann, pour de vrai, porte un nom de famille (Zeidel), fait son chemin (entre Israël, lesPays-Bas, la France, Le Royaume-Uni, les États-Unis), rencontre des gens (Benjamin Biolay, Vincent Delerm, Dominique A, Emmanuelle Seigner, Henri Salvador...) et fredonne de temps à autres, là où le vent la porte.
Keren Ann, à l'intérieur d'un petit deux pièces de ma caboche, c'est un air qui souffle à mes oreilles depuis mon arrivée dans cette ville qui m'a fait homme. C'est comme ma Tinkerbell perso, une lueur qui n'arrive pas à se décider entre pénombre et plein phare. C'est un métronome paumé dans ses tempo, qui joue aux cartes avec le Rock, la Pop, la Folk et qui s'amuse à faire croire qu'il se fait une bataille alors que c'est un bridge. Suffit qu'elle se fasse entendre, qu'elle passe par une platine ou mon media player, mine de rien, le nez en l'air, pour que je me sente bien.
Envie de parler de femme, ce soir d'alcool parce que c'est toujours bon d'avoir une femme en tête. Son amoureuse, bien sûr... Sa mère, si on veut... Mais l'avoir en tête, elle, c'est comme suçoter un petit verre de rhum tiède. Elle enivre et immerge la vie dans une poche de taffetas.

La Biographie de Luka Philipsen (son premier album) m'a fait voir la vie dans une verrière fraîche et limpide en plein automne. La Disparition (le deuz) m'a mis un goût de chocolat noir dans la gorge. Not going anywhere m'a embaumé les nasaux de violette et de lavandin. Nolita m'a plongé la gueule dans la marmelade d'orange. Keren Ann (le der) a simplement joué avec mon cœur. Et v'là que j'apprends qu'un nouveau zéphyr va soufflé sur moi d'ici février prochain... J'en prépare mon chèche d'avance.

Keren Ann est une de ces artistes dont certains regrettent la discrétion, d'autres saluent la culture et le talent. Concernant ma petite personne, Keren Ann, je ne l'admire pas, je ne la conchie pas non plus. Keren Ann, bien malgré elle, elle fait partie de moi. C'est mon petit temps de nonchalance journalière. C'est mon faux sourire en coin. Pas ce que je préfère ni un complexe. Juste là parce qu'elle est un peu de moi.

Laissez ce petit vent tiède souffler sur vous, si vous le souhaitez : My Name is trouble, premier extrait de l'album à venir.

mercredi 10 novembre 2010

Dans le petit monde de l'Olvig - L'Intégral Robinson Crusoë à la Comédie de Reims.

Vous me direz que je suis monomaniaque mais je reste sur mon samedi 6 novembre, aujourd'hui encore, pour vous faire part d'une drôle d'expérience vécue à la Comédie de Reims. Je ne sais pas si le but de Ludovic Lagarde, directeur artistique de la scène rémoise depuis l'année dernière, était de combler un temps mort de ce début de saison théâtrale où bien s'il souhaitait juste faire entrer le monde dans son sacro-saint lieu de spectacle mais l'évènement à fait son petit effet. Je parle de la Lecture Intégrale de Robinson Crusoë, le célèbre texte de Daniel Defoe organisée de façon très originale.
L'Igloo d'un lecteur Robinsonnisé...
Pour ceux qui ne connaissent pas ce lieu, il faut savoir que la Comédie de Reims est un établissement de belle envergure, comprenant une grande salle, une petite, un hall gigantesque, un bar, un studio (généralement réservé à quelques petites structures de spectacle) ainsi que des bureaux et d'autres choses que je ne maîtrise pas du simple fait de n'être qu'un spectateur. Le tout est d'une architecture moderne, design, impressionnante pour qui n'est pas coutumier du genre ! Afin de nous offrir le récit de Defoe, cinq lecteurs (tous comédiens du collectif artistique de la Comédie) ont été répartis en trois lieux mais leur voix résonnaient où que nous allions dans le théâtre. Un grosse structure qui s'explique par le fait que plusieurs îlots perdus étaient installés en cet mini planète qu'est le théâtre et qui permettaient de vivre une expérience en forme de petit bout de vacances. Dans la grande salle, des projections de vidéos inspirant l'évasion, le dépaysement, l'aventure. A peine sorti, une sorte d'igloo de survie apparemment habité d'un ou d'une comédienne pose le lecteur en échoué et le spectateur en voyeur. En se dirigeant vers le bar, le spectateur se retrouvait irrémédiablement devant quelques grignotages biologiques mais aussi devant l'escalier qui monte au dernier point de lecture, le studio, organisé tel un salon de relaxation de bord de mer où étaient réunis transats et masseuses aux doux sourires. Enfin, au bar, le visiteur pouvait dégusté des smoothies aux saveurs exotiques et deux petits plats goûteuses.
Voilà pour la description... Après...

Un air de vacances...
La lecture était-elle agréable ? Oui, mais j'avoue qu'une telle lecture est à peine plus utile qu'une musique d'ascenseur ou un disque d'électro gentillette pour apéritif dînatoire chez des amis un brun smarts. Les voix de Valérie Dashwood, Camille Panonacle, Laurent Pointrenaux, Julien Storini et Guillaume Girard (une révélation pour moi, en ce qui concerne ce dernier) sont très agréables, apaisantes, claires et parfois même envoutantes, mais sur la longueur on décroche. Du coup, ces voix résonnaient davantage comme une petite mélodie de boîte à musique, plus que comme une histoire... Mais ce que j'ai adoré, ce sont ces micro-moments de connivences avec les comédiens, en bonne midinette que je suis !

Cela m'a-t-il donné l'envie de relire Defoe ? Pas le moins du monde. Ca ne m'a donné ni le goût de découvrir le reste de son Oeuvre, ni de prolonger la rêverie. Je n'ai pas eu de plaisir intellectuel mais un réel plaisir sensoriel. J'avoue m'être fait la réflexion que ce texte était vraiment didactique, instructif mais que le côté aventure, ben !... Bof ! Passe pas !

La plage de relaxation
Le concept m'a-t-il plu ? Plutôt... Les massages crâniens étaient délectables, les diverses assises confortables, la grande salle plongée dans une pénombre agréable m'a donné l'impression d'être un petit soldat de plomb au fond d'un tiroir molletonné (j'adore l'idée !), les crevettes aux avocats, cacahuète, tomates concassées et petits goût citronné agrémenté d'un verre plein de mangue, de banane ou de cannelle étaient succulents...
Aurais-je envie de revivre un tel évènement ? Ben, mouais, mais j'aimerai une lecture qui me prenne plus aux tripes, un texte qui me touche davantage.

Le recommanderais-je ? Heu ! Pas forcément ! Bien que très surprenant et appréciable, ça me paraît encore un peu élitiste. Preuve en est l'ennui affichés des enfants présents, emmenés par des parents convaincus que Robinson Crusoë était un livre éminemment passionnant... Là, je dis non ! le roman de Defoe est super chaud voire chiant pour des marmots avant 8 ans...

Tout ce que je me permets de souligner, c'est que de telles initiatives sont vraiment rares, osées et inventives (gratuites par dessus le marché, en dehors des restaurations) de la part d'un Théâtre. Monsieur Lagarde, très sincèrement et du fond du coeur, merci du cadeau !!!

lundi 8 novembre 2010

Dans le petit monde de l'Olvig – Meltin'

Après une semaine bien grise et pluvieuse qui ne m'a guère encouragé à ouvrir ma grande usine à bêtise, me revoilà cette semaine, un poil enrhumé mais enthousiasmé comme jamais.

En effet, enfin décidé à sortir de ma grotte, je me suis rendu samedi dernier à la MJC Jean Jaurès, alias "Le Flambeau", en ma bonne Cité des Sacres... Pourquoi donc t'est-ce ? Pour faire la connaissance de Meltin' ! Et bon sang de bois, en voilà une belle de rencontre ! Sur scène, sept petits mecs d'une vingtaine d'années aux trognes d'arsouilles qui nous délivrent un flot continu d'une zik super réjouissante. Dans nos têtes, un bouillonnement agréable qui nous oblige presque à nous trémousser en rythme pour éviter la calcination de l'envie.
Dans le but de fêter et présenter leur premier bébé, un album intitulé Molécule, Meltin' a porté haut la voix pour se faire entendre et nous a gentiment ouvert les portes de son univers au métissage musical subtil et jubilatoire. Ces sept types jonglent avec les genres avec une aisance presque déconcertante. Sur un fond de reggae bien connu, ils nous fichent une lampée de Dub, saupoudrent une pincée de Trip-hop, jettent à la va-vite une demie cuillère de Funk, ne lésinent pas avec une bonne grosse dose de Jazz façon belles années Miles Davis, et ajoutent encore quelques pincées par-ci par-là de choses et de machins-trucs... Ça pourrait faire une mixture bizarre et indigeste... et ben, carrément pas ! Les saloupiots parviennent à faire un tout cohérent ô combien écoutable (qu'ils appellent Chimik Reggae) avec ce qui aurait pu s'avérer une cacophonie grotesque ! Ca vous colle un de ces smiles, mes bons amis, si vous saviez !
MELTIN' ...
c'est Thibaud, Odilon, Antoine, Julien, Romain, Valentin et Piotr...
et c'est de la musique en forme de potion magique !
Faisant une part de roi à leur seule musique, ils n'en délaissent pas moins des textes qui ont une saveur assez agréable abordant des thèmes certes communs pour un groupe reggae (une révolte « mesurée » face à l'ordre établi, un petit fond d'écologie de bon aloi, un chouilla d'exotisme et d'envie de voyage, un regard sur le quotidien, l'espoir en l'être humain...) mais néanmoins plutôt bien exploités. Une plume qui ne se la pète pas et qui pourtant en aurait les moyens. Des textes vraiment bien soutenus par un chanteur à la voix super claire et pas dégueu. Ce qui fait que ça résonne un peu comme un instrument de l'orchestre qui joue à l'unisson avec ses potos. De quoi mettre à peu près tout le monde d'accord !
Du haut de mes pas encore trente ans, en entrant dans la salle de spectacle, je dois bien l'avouer, je craignais un certain amateurisme chez ce que j'appelle d'ordinaire avec un sourire en coin « ces jeunes cons ». Hey ! Ben, je me suis pris une grosse torgnole ! On décèle un professionnalisme qui impose le respect. Tous les Zikos sont incroyables. C'est droit, carré, lêché. On se croirait face à des vieux routards du métier tant ils maîtrisent leur outil. De tout le concert, quasi pas de temps mort. On sent du plaisir quand ils jouent. On perçoit que l'harmonie n'est pas feinte et que la générosité transpire de partout. On voit que ces gars s'éclatent à faire leur musique et à la partager...
Vous l'aurez compris, Meltin' m'a totalement convaincu et je souhaite à tout le monde de les voir sur scène au moins une fois et je vous encourage (pour ne pas dire que je vous y contrains) à vous procurer leur album.
N.B. : Meltin' fait des trucs géniaux, mais notez aussi le taf super intègre et gigantesque de Velours Asso sans qui ce groupe n'en serait peut-être pas là ! A tout ces gens, merci d'être là pour ça !

samedi 30 octobre 2010

Les pieds dans l'Olvig 12 - "Vénus Noire" d'Abdellatif Kechiche

A l'issue de cette semaine un peu grise pour moi, petite séance de ciné pas chère. En effet, chaque mois, un cinéma de ma jolie ville de Reims (le cinéma Opéra pour ne pas le citer) offre un "Coup de Zoom" et donne la possibilité aux spectateurs de voir toute la journée le film sélectionné par le soin de la salle pour seulement 3€... C'est pas de la pub mais bon ! Quand même ! Je trouve ça culotté de la part d'une salle d'Art et Essai aujourd'hui ! Donc notons le !

Et, comme le titre de l'article l'indique, la sélection du mois c'est Vénus Noire, le nouveau film de l'auteur du surprenant L'Esquive (où les jeunes d'une citée classée ZEP découvrait Marivaux et le marivaudage, dans le texte et dans les faits) et de l'admirable La Graine et le mulet (aventure picaresque d'un quinquagénaire maghrébin qui souhaite réaliser son rêve, ouvrir un restaurant oriental sur un bateau, sur le vieux port de Marseille), je parle de Monsieur Adbellatif Kechiche.

Vénus Noire aborde l'histoire vraie de Saartjie "Sarah" Baartman, jeune femme sud-africaine, exposée à la Foire aux Curiosités du Londres du début de XIXème siècle puis devenue sujet d'observation pour le Musée d'Histoire Naturelle de Paris, puis "actrice" dramatiquement assujettie aux bons vouloir de ses maîtres pour finir prostituée désenchantée d'un bordel cosmopolite...
Une histoire pas franchement drôle s'il en est... Dit comme ça, ça ressemble à un mélodrame historique tout bien rédigé comme il faut pour faire chougner dans les chaumières... Et puis finalement pas ! Alors bien sûr qu'on va voir du dur, du psychologiquement violent, du joliment larmoyant mais on voit aussi du bigarré, du vrai spectacle vivant, du profondément sincère. L'histoire est forcément poignante mais là où beaucoup aurait fait de l'usine à fluide lacrymal, Kechiche choisit de faire du fort. Là où certains auraient fait jouer ses comédiens, Kechiche leur permet de chercher leur vérité. Là où des pontes du cinoche se seraient empressé de tremper dans un classicisme froid, Kechiche saute à pieds joints dans une certaine modernité de fond et de forme. Là où les ayatollah du film se la seraient joué prude, Kechiche n'hésite pas, fonce et montre ce qui doit être montrer.
Des décors et des costumes éblouissants. Une lumière véridiquement crade, artistiquement moche... un choix intelligent d'éclairage entre réalisme et artifice. Un parti pris de la caméra à l'épaule utilisé tout au long du film et non pas épisodiquement. Les dialogues qui se refusent surécrits, qui se veulent sincères. Le jeu des comédiens est bluffant, jamais ostentatoire, juste juste. De la musique directe qui n'est pas là pour parler à la place des comédiens.
Kechiche, c'est purement et simplement un cinéaste. Un de ces raconteurs d'histoires qui ont de la suite dans les idées, qui s'impliquent complètement dans chacune de leur oeuvre. Un type qui se pointe devant toi, qui te dit qu'il a un truc à te raconter, qui te le raconte du fond du coeur et qui te laisse là, à poil, avec ton âme.
Alors on adhère ou on adhère pas. Avec moi, ça a l'effet d'une mélasse indissoluble, je m'y vautre avec une délectation non dissimulée. Une mouette dans une plaque de mazoute qui ferait plaisir.


P.S.: M'sieur Kechiche, je sais qu'il vous arrive parfois de faire jouer des acteurs non professionnels... Perso, j'connais un mec, une brande baraque de pas encore trente ans, qui se prétend un peu dans la comédie, il se fait appeler Olvig, il kifferait grave de tenir la porte à n'importe quel acteur dans n'importe quelle scène de l'un de vos prochains films.

jeudi 28 octobre 2010

Journée auto promo ! Dong ! Ding ! Dong !

Quitte à me la jouer commerçant (je cherche du taf, donc je me vends pas mal en ce moment !), autant que je vous dirige vers mon premier Bébé !
Ca s'appelle Les Délétères, c'est un recueil de 10 nouvelles plus ou moins longues, parfois curieuses, souvent drôles, toujours humaines ! Il n'est pas encore présent en magasin mais vous pouvez déjà le commander auprès de votre librairie préférée !

Et pour vous donner une idée de ce que c'est, je vous remets deux extraits, deux nouvelles, en libre écoute juste en dessous :

L'Imbécile en costume, la petite histoire d'un gars qui n'a pas voulu embrassé la jolie fille en blanc à la fin d'un mariage. C'est la première nouvelle du recueil !

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Et Anita, l'aventure nocturne d'une créature pleine de désirs... félins ! (Merci encore à mon amie Valérie Turbillon de m'avoir fait ce cadeau en enregistrant ce texte pour moi...)

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Une Fable idiote...

Certains la connaissent, d'autres pas... V'là une 'tiote bêtise ! Et comme une crétinerie ne se fait jamais dans la simplicité, je l'accompagne d'une illustration imbécile et d'une version audio jazzy un peu stupide... C'est la foire à la connerie, aujourd'hui et, comme vous le remarquerez, y en a pour tout le monde !



Un minable jeune minot,
L’air pas très doué ou pas finaud,
Se dit, un jour, que pour sa vie
Soit jolie, belle et fasse envie,
Super héros, ça lui plairait
Pour un emploi à temps complet.

Sitôt il cherch' ce qu’il pourrait
Trouver en guise d’étendard,
Sitôt il pense à l’animal :
La chauv’-souris, non ! Le chacal…
Bof !... Pourquoi pas le Saint Bernard
Ou le poulpe tant qu’on y est ?!


Puis il voit Maurice Quenotte
L’ami rongeur du p’tit frangin,
C’est décidé : Super Lapin,
Muni d’une cape et de bottes,
De grand’ zoreilles, d’un râtelier,
Ainsi il se fera nommé !

Le plus qu’il peut, il bondit,
Le slip sur le collant, bien sûr.
Jus de carotte, matin, midi,
Le soir : jus de betterave pur !
Il aiguise bien ses dents,
Qu’elles brillent à se mirer dedans.

Il remue le nez et la queue,
Se gratte avec la patte arrière,
L’illusion en est parfaite.
Sauver des vies et être heureux,
Rendre ses doux parents fiers
Et devenir une vedette !

Que de projets, que d’ambition,
Pour un crétin, un jeune con !
Il l’apprendra, et c’est bien bête,
Que le lapin n’fait pas recette.
Et qu’en montrant ses sous-vêt’ments
Le lapereau a l’air d’un gland.

Une boule de poil dans un slibard
Qui se voudrait comme héroïque !
Je ne suis vraiment qu’un connard,
Je prends donc mes claques et mes clics.
Je pars mater un bon nanar
Ou me rach’ter un’ poétique !

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lundi 25 octobre 2010

Les pieds dans l'Olvig 11 – Une bonne flopée de BD !

En ce début de semaine, je me sens d'humeur bédéesque, du coup je vous fait un p'tit focus sur deux albums et une série sur lesquelles j'ai bien accroché récemment ! Un p'tit high five et on est parti !

Pour commencer, je vous cause de Break !, signé par quatre auteurs : Azorin-Lara et Veschi au scénar, Andry à la couleur et MADD au dessin, édité par 12bis.
De quoi qu'ça tchatche... Eh, ben ! On est pas encore hyper fixé parce que le premier tome nous avance une histoire qui donne envie d'en savoir plus mais qui nous retire le kebab de la bouche juste après nous l'avoir faire renifler un bon quart d'heure... Mais bon, vaguement, ça parlote de Léa, une 'tiote nana d'une quinzaine d'année vivant avec son oncle, restaurateur asiatique aux allures de Tortue Géniale (le vieux pervers de Dragon Ball, pas un reptile qu'aurait son bacho, jouez pas les idiots, non plus !) Et c'te marmode, un jour, rencontre Malik, un danseur de break dance dans la mouiz. Le Break, du coup, va être une révélation pour Léa qui va, visiblement, être fatidique pour sa vie... Et là, j'en sais pas plus ! Eh ! Oui, j'vous ai dit ! L'appétit monte, monte et puis... ZOUH ! Au revoir, m'sieur dame !
Le scénar se la joue sur la même partoche qu'un manga classique mais veut faire ça façon format japonais ! C'est à dire petit épisode par petit épisode... ce qui est, pour un lecteur européen, un peu frustrant, je trouve. On a notre lot de flash-back, de changement de focalisation narrative... On a même des mini digressions de l'auteur autour de la conception de l'album, plutôt amusantes. Bien ! Vraiment bien ! Mais on ne nous en dis pas assez pour qu'on bave d'envie. On veut en voir plus. Franco de porc, je dirais que j'en ai pas eu pour mon argent. D'autant qu'on accroche vraiment au dessin de MADD, entre manga et comics, énergique, moderne... Souligné, de plus, par une colorisation vraiment sympa. J'attends vraiment beaucoup du prochain volume mais je l'espère aussi plus substantiel que ce premier tome. Je les ai à l'oeil, les p'tits gars !

Après, v'la que j'vais vous parler manga, histoire d'être un chouillat cohérent. Je vais en effet parler de la série Bakuman de Tsugumi Ohba et Takeshi Obata. Pour les non-initiés, ces deux compères ont déjà ébranlé le monde du manga avec une petite bombe, Death Note, thriller métaphysique halletant.
Bakuman (publié chez KANA), ça parle de Mashiro et Takagi, deux ados lycéens, qui décident de s'allier pour devenir les plus grands auteurs manga de l'Histoire, d'être publiés et adaptés en série animée avant leur 18 ans. Autour de cette première intrigue, s'inscrivent des histoires d'amour (ben, oui, l'adolescence s'échauffe les sens d'un rien !), des rivalités... un véritable « voyage » initiatique dans le monde impitoyable du manga.
Bon ! Faut qu'je sois honnête, si vous n'êtes pas intéressé outre mesure par la bande-dessinée en général, vous risquez de ne pas accrocher à cette série. Mais pas besoin d'être un aficionados pour être plongé dedans. L'écriture est assez intelligente pour que le lecteur amateur parvienne à tout suivre sans être paumé et l'histoire est suffisamment bien écrite et construite pour le tenir en alerte. On suit ces jeunes mangakas avec un certain plaisir et on découvre ou redécouvre (si besoin est) qu'un auteur de bande-dessinée peut être aussi talentueux qu'un romancier chevronné. Ajouté à cela que le dessin est vraiment soigné, beau tout bêtement, ça ne gâche rien à l'affaire. Trois tomes sont déjà sorti, le quatrième est pour bientôt... Série fortement conseillée !

Et pour finir, pour aujourd'hui, je reviens sur un auteur que j'ai découvert il y a peu de temps et qui m'épate chaque fois un peu plus, Frederik Peeters. J'ai déjà parlé de lui, il y a quelques semaines, quand j'ai découvert son album Koma, un conte philosophique ahurissant. Là, je souhaite vous présenter Pilules bleues, chez Atrabile. Non, ça n'aborde pas le sujet du comprimé qui élève des pics, des caps ni des péninsules, mais d'une toute autre sorte de traitement. Peeters nous dresse le portrait de sa vie de famille. C'est une sorte de journal intime sur sa relation amoureuse avec son épouse, Cati, atteinte du sida et mère d'un petit garçon... D'office le sujet ne prête pas à la gaudriole mais ce livre est simplement magique. On rit énormément grâce à des anecdote subtiles, on s'attriste, on est touché par les doutes et les malheurs de ce trentenaire... Fred Peeters nous entraîne vraiment à ses côtés et nous fait vivre son histoire de façon très fraîche et poignante et punchy ! Une histoire très maligne alliée à un trait nerveux, très particulier mais agréable et efficace. Un petit bijou, purement et simplement ! LISEZ-LE !

Lisez, de toute façon ! Lisez tout ce que vous voudrez mais lisez ! Le Livre (avec n'importe quel "L", grand ou petit) c'est comme la bonne bouffe, c'est la vie !

dimanche 24 octobre 2010

Les pieds dans l'Olvig 10 - "Moi, moche et méchant" de Pierre Coffin et Chris Renaud

Allez ! Zouh ! Petite séance entre potos, ce week-end !
L'un a envie de se vider la tronche, l'autre est ouvert à tout... Direction film d'animation ?! Bon, ben, dakodak ! Rendez-vous devant la toile pour mater Moi, moche et méchant


A première vue, ça à l'air rigolo et coloré... peut-être un poil enfantin... En fin de séance, le bazar s'est avéré rigolo, coloré et enfantin... Un objet filmique qui rempli son contrat en somme... Mais bon ! Ne brûlons pas les étapes. De quoi qu'ça parle, ce machin-là, mes bons amis ?


Gru, un quadra, vilain professionnel, se sent un peu dans la "louz" quand un de ses confrères, plus d'jeuns, réussi à dérober un des pyramide d'Egypte (on se demande bien pour quoi faire... et bien rien qu'pour s'la péter veugra niveau déco...) Du coup, il reprend sa carrière en main et décide de voler la lune (là aussi, on se demande bien à quoi ça va lui servir mais après tout, répétons nous que nous sommes dans une sorte de conte de fée moderne). Pour parvenir à ses fins, il va devoir dérober au préalable un fusil rétrécisseur avec l'aide de trois fillettes qu'il va adopter à des fins purement intéressées. S'en suivent des aventures ludiques,amusantes et un brin gentiment moralisatrice.


Pas vraiment de grosse surprise pour ce film français (et oui, M'sieurs Dames, pour une fois, qu'un film en image de synthèse est dirigé par des frenchies, flattons nous un peu. Après tout, on ne le fais jamais trop, surtout par chez nous !). De grandes qualités pour l'image : un graphisme plutôt stylé, familier, bigarré. Même les bombes et les monstres sont jolis à regarder, c'est dire ! Niveau scénar, la vilainie du personnage n'est pas vraiment trash, ça tient des petites méchancetés quotidiennes plus amusantes que franchement poilantes. Les fillettes apporte un certain charme à l'univers et permets aux auteurs de rappeler que la famille est un des plus grands trésors gnagnagna... C'est mignon, guère plus. On a quand même quelque gags vraiment drôles et même quelques références ciné, façon Pixar (une référence au Parrain dans un dessin animé comme celui-ci, c'est pas courant, faut bien l'avouer, et pourtant !) Des trucs qui permettent au spectateur de passer un vrai bon moment de détente. Un bon rythme aussi, on ne s'ennui pas, on en a pour notre argent. Reste après les accessoires, trois en particulier, sympa mais franchement pas essentiels.
D'abord, les fameux Minions, des bonshommes jaunes qui parlent avec une voix à l'hélium. Plaisant mais rappelant trop les martiens de Toy Story, voire les Lapins Crétins, pour qu'on les trouve vraiment réjouissants. Ensuite la 3D. Ici comme ailleurs, elle est assez inutile et n'apporte rien à l'histoire ni à l'univers. Elle est juste faite pour rentabiliser l'installation du Cinéma, point barre. Et puis le plus gigantesque des accessoires, c'est Gad Elmaleh... C'est bien, ça ramène des spectateurs sur son nom. Mais sincèrement, ça n'enrichie le film en rien. Un vrai doubleur dont c'est le métier en aurait fait autant si ce n'est mieux. J'aime bien cet acteur, mais son empreinte sur ce film est aussi fragile que celle de son doigt sur un verre, vite effacée, pour peu qu'on frotte après avoir craché un peu dessus.


Au final, c'est un film charmant, que ce Moi, moche et méchant. On y rit, on s'y détend... mais n'y chercher rien de plus, vous n'y trouveriez rien. Si vous avez des enfants, cela risque d'être un véritable plaisir. Si vous avez plus de quarante ans et que vous sortez en amoureux ou entre gens de bonne foi, je me pose la question. Etant pas encore trentenaire, j'ai apprécié. C'est pas le film du siècle mais c'est un joli divertissement.


P.S.: Merci encore, mon Flo, pour la séance. Ca m'a fait vraiment plaisir c'te ptiote pause ciné avec toi !

vendredi 22 octobre 2010

Un premier article sur L'Olvig !

Alors oui, je suis fier comme Artaban, de bon matin, mais comme c'est mon premier article dans la presse régionale et qu'en plus c'est une demie page, je ne cache pas vraiment ma joie.
C'est donc un article paru aujourd'hui, 22 octobre 2010, dans le journal gratuit de ma bonne région Champardennaise (l'édition rémoise, même, pour être plus précis), L'Hebdo du Vendredi, et ça parle de mon bouquin, Les Délétères.
Par contre, j'suis un peu dégoûté, ils m'avaient promis de mettre le nom de l'auteur de la photo, ils ne l'ont pas fait. Si je suis beau sur c'te photo, c'est parce qu'il y a eu le talent de photographe de Mademoiselle Elise Morlaix qui est passé par là ! Sachez le bonnes gens !


Vous pouvez voir l'article direct sur le site du journal : http://www.lhebdoduvendredi.com/?typepage=article&id=869

Sinon, sachez aussi que le livre est déjà commandable sur quatre sites :


P.S. : Ca fait très bizarre de s'entendre appeler par son nom de famille. Ca ne m'était pas arrivé depuis le lycée et c'était M. Philippon, mon prof de biologie... "Vignot ! 2 sur 20 ! Je ne ferai aucun commentaire !" (à lire avec l'accent du Sud) Ben ça fait des frissons dans le dos, en fait ! Brr !


jeudi 21 octobre 2010

Travail photo en mode mégalo

J'avais juste envie de montrer trois des travaux photos que je m'amuse à faire en m'initiant petit à petit à l'ami Photoshop.
Un petit coup de mégalomanie, en somme.
Puis, après tout, ça me fait marrer !




mercredi 20 octobre 2010

Les pieds dans l'Olvig 09 - "L'Expérience" de Oliver Hirschbiegel


C'est loin d'être un film très récent mais comme en ce moment je me décide à faire des sessions de rattrapage de ce que j'aurai du prendre la peine de me taper depuis belle lurette... Pour le coup, L'Expérience, je le vois avec 7 ans de retard mais bon ! Mieux vaut tard que jamais.

L'Expérience, c'est un film allemand qui avait un peu fait parlé de lui à sa sortie parce que son histoire était plutôt dans le mood du moment, en plein boom de la real TV : une équipe de chercheurs recrutent vingt hommes par le biais d'une annonce dans le but de vivre une expérience sociologique sur deux semaines. Ce test consiste au fait de reconstituer une situation d'incarcération en distribuant les rôles de prisonniers et de matons de façon arbitraire. Huit gardiens, douze détenus. Au début, les 20 gars ne se prennent pas au sérieux, mais rapidement les caractères les plus forts vont prendre le dessus et vont rendre l'ambiance quelque peu tendue...

Alors que la direction aurait pu très vite sombrer dans le gros machin plein de testostérone à l'américaine, le réalisateur, Oliver Hirschbiegel (le même qui a monté La Chute, narrant les derniers jours du régime nazi et de son dirigeant) a choisi de prendre son temps afin que la situation de dégrade progressivement, par paliers, de façon très intelligente. De telle sorte qu'on est vite chopper par la peau du cou et qu'on se laisse vite aller au plaisir de Stockholm.
 Le film met vite le spectateur dans une atmosphère un peu malsaine mais néanmoins réaliste qui fait qu'on entre complètement dedans. Atmosphère soutenue par la sobriété de la musique et par le côté naturaliste mêlé de crade un peu arty pas trop dégueu.
 De plus les comédiens sont vraiment excellents, les personnages vraiment bien tracés. On est presque face à une véritable troupe avec ses têtes et ses figurants, ses meneurs et l'ornementation autour. En tête de liste, Moritz Bleibtreu, un des comédiens allemands les plus doués de sa génération marque pour l'efficacité et la finesse de son jeu dans le rôle du prisonnier à la forte tête, et Justus Von Dohnanyi, mec relativement inconnu mais qui a la bonne gueule de méchant par excellence fout le j'tons dans celui du gardien le plus vicelard...
C'est un vrai film choc vraiment bien cousu qui dessine un portrait au vitriole de la nature humaine.
Moment très appréciable ! Je recommande, si vous ne l'avez pas déjà vu, foncez !

mardi 19 octobre 2010

Des trucs de l'Olvig

Aujourd'hui, deux vieux trucs que je n'ai pas encore mis pas ici mais que je décide de mettre aujourd'hui... V'là des affiches pour La Comédie du langage, de Jean Tardieu, montée par ma troupe de théâtre, "Les Feux, faut les..?". C'est moi qui me suis occupé de ces deux affiches... avec mes petits doigts potelés. Tout en collages de papiers, à l'ancienne. Tout en ludique. Tout en coloré.

Mon premier Grigri de Sophie !

Aujourd'hui, petit retour sur un de mes articles.
Avant l'été, j'avais parlé de mon amie Dame Sophie, créatrice de Grigris en tous genres pour lesquels je suis toujours enthousiaste et sous le charme. J'avais aussi dit que j'avais passé commande de mon premier Grigri à moi perso... C'est aujourd'hui chose faite.



Ayant une obsession pour Michel Petrucciani sur lequel j'ai écris une pièce encore non jouée et non publiée, ce petit cadeau de cette adorable personne qu'est Sophie devait être un accessoire pour la première production de ce spectacle qui, pour le moment, est mise en stand by. Il n'empèche que ce grigri me touche beaucoup et que j'en suis vraiment très content.

Merci, M'dame Lepetit, pour ce très joli cadeau.

vendredi 15 octobre 2010

Polaroïd #03 - Les Transports en commun (Création de l'Olvig)

Par moment, on a envie de raconter des histoires, juste pour le plaisir de présenter les gens de sa tête au monde ou juste pour parler de ces petits moments de grâce qu'amène la vie... Dans la série de mes petits "Polaroïds Littéraires", voici la petite aventure du quotidien de Romuald, chauffeur de bus de son état, rêveur à ses heures perdues...

tilidom file storage  

Vous pouvez également, si vous préférez, télécharger gratuitement le texte en cliquant sur le lien ci-dessous afin que vous puissiez vous en faire votre propre lecture.

Polaroïd #03 - Les Transports en commun - texte.pdf

Joyeuse écoute ou heureuse lecture, les gens !

P.S.: Le petit fond musical est de Frédéric Chopin... et c'est ma trogne, le lecteur, of course !

jeudi 14 octobre 2010

Dans le petit monde de l'Olvig - La Compagnie "Les Feux, faut les...?"

Je n'en ai pas vraiment parlé par ici, jusqu'à maintenant, mais il m'arrive de faire le trublion sur des scènes théâtrales. Et pour cela, je m'entoure (quasiment toujours) d'une joyeuse bande de jobars, les "Feux, faut les...?".

Drôle de nom me direz-vous ! Ben, ouaip ! Drôle de nom ! Je ne saurai même pas vous expliquer pourquoi nous nous sommes affublés de ce patronyme.. peut-être juste parce qu'on a trouve ça amusant, marquant... un peu idiot aussi, je ne le cacherai pas.

Cette troupe est née il y a maintenant près de 5 ans. Au début, nous n'étions que quatre types qui aimaient le théâtre pour l'avoir pratiqué aux Ateliers du CROUS de l'Université de Reims. Des ateliers ouverts autant aux étudiants qu'aux non-étudiants (du moins, à l'époque, je ne sais pas si c'est encore le cas aujourd'hui) dirigés (toujours à l'époque) par Madame Christine Berg, grand nom du Théâtre Champardennais.
Ces quatre types sont Mathieu Routier (alias Benny Kravate), metteur en scène de la troupe et assistant régisseur ; Mathieu Krawiec (alias Avéqu1té ou A.V.q1T. ou Avé Quinté... on n'a pas vraiment décidé de l'orthographe), trésorier de la compagnie et grand philosophe de nature ; Johann Herbin (alias Le Herbouin), secrétaire adjoint et acteur de génie comme on en croise peu ; et ma pomme, Olivier Vignot (alias Olvig "le magnifique"), secrétaire et comédienounet...

A cette troupe s'est ajouté Thomas Babenko (alias Baben), figurant officiel de la compagnie et arrangeur de vie des grands jours.
A nous 5, nous avons monté un premier spectacle : Un jeune homme pressé d'Eugène Labiche, dans une mise en scène sans temps mort, survitaminée...

Puis des éléments féminins se sont imicés parmi nous, pour notre grand plaisir : Floricia Landes (alias Flo), trésorière adjointe et grands yeux charmeurs de la troupe, et Marie Blanchardon (alias Marie... oui, là, on a bloqué !), assistante en tout genre et sourire pétillant sur deux pattes. Pour compléter ça, vous mettez une grosse poignée de Nicolas Hudela (alias Conan le barbare), une pincée de LNA et autres mélodies sifflortantes et vous obtenez la recette d'un groupe de dingo qui font du spectacle tarabiscoté sur fond de classique, de l'absurde flirtant avec Joe Dassin... bref, du n'imp qui s'évertue à faire du bien sympa qui se prend pas la tronche et qui amuse la galerie.
Ce qui a donné lieu à un second spectacle, une adaptation de La Comédie du langage de Jean Tardieu.

Nous bossons pas mal en ce moment, mais nous ne sommes pas encore sur scène... Bah, oui ! une troupe (surtout lorsqu'elle est amateur) ça répète avant de se lancer sur scène... Du coup, pas grande actualité, faut bien le dire mais j'avais envie de vous présenter ces gens qui tournicotent autour de moi et qui font que je réalise un peu de rêve de temps à autres.

Pour vous montrer un peu le dahouah que c'est, voici une petite vidéo de ce qui a été notre dernier spectacle au Festival des Aquatintiennes (à Tinqueux, près de Reims) le 25 juin dernier.

Enjoy, les gens !

P.S. : Je vous reparlerai des "Feux, faut les...?" quand y aura du nouveau... Restez à l'écoute !

lundi 4 octobre 2010

L'Olvig fait sa pub !

Je ne fais pas spécialement ce blog pour ça, mais après tout ! Zut !



Voilà deux petites vidéos faites par mes soins. Alors c'est pas du Spielberg mais c'est une bonne introduction à mon premier livre, Les Délétères, recueil de nouvelles. Dix histoires à l'humour noir qui fait rire jaune.
Il est précommandable via le site de mon éditeur mais il est aussi demandable gentiment auprès de son charmant libraire ou de sa jolie bouquiniste... Suffit de le leur faire commander...



Il sera bientôt mis en vente sur le site de la FNAC... Puis dans ma région, ça va arriver progressivement un peu partout...
Croisons les doigts.

Bon visionnage !

mercredi 29 septembre 2010

Les pieds dans l'Olvig 08 – L'Île des esclaves par Ici et maintenant théâtre

Ce soir, je me suis fait ma rentrée théâtrale. Comme en début de saison je n'aime pas être trop chahuté, je suis allé voir un bon vieux Marivaux joué par des gens que je connais, histoire que le terrain me paraisse familier et que je me sente à mon aise... Incrédule que j'étais !

La Compagnie Ici et maintenant théâtre, je la connais parce que je connais plusieurs de ses membres et parce que j'ai vu plusieurs de leurs spectacle. Cette compagnie chalonnaise est dirigée avec talent par Christine Berg, grand nom de la scène culturelle champenoise, et a décidée nous présenter au Conservatoire de Reims (mais c'est aussi un des spectacles qui représentaient la région cet été en Avignon) une nouvelle adaptation de l'Île des esclaves de Marivaux, donc.

Servi par une distribution juste et efficace : un Pascal Adam plutôt bon en maître de cérémonie, un Vincent Parrot tout en chaloupements et en énergie joviale, un Laurent Nouzille joliment paré de sobriété et d'élégance, une Mélanie Faye en retenue charmante et, la plus belle des révélations, une Gisèle Torterolo dotée d'une force, d'une virtuosité et d'une justesse... admirables ; monté autour d'une scénographie curieuse mais qui impose une vraie interprétation de l'univers de l'auteur (des îlots se mouvant au besoin de chaque scène... Quatre îlots, quatre identités fortes, quatre solitudes ?) ; rythmé par une musique qui tient le spectateur en éveil et une lumière tenant un vrai rôle dans la narration ; c'est un spectacle vraiment agréable à suivre que cette Île...

Là où se pose la petite gène, c'est que c'est une pièce étrange pour un Marivaux. Dans cette histoire de travestissement des maîtres en servants et des serviteurs en petits chefs, point de "marivaudage", pas mal de critique du pouvoir, un peu de morale mais aussi un joli lot de pessimisme sur le monde. La pièce est ce qu'elle est, c'est sans surprise pour quiconque à étudié le dramaturge du XVIIIème au lycée. Mais l'interprétation, les choix qui ont été faits dans la mise en scène sont plutôt sombres. Apparemment, aucune issue pour quelque personnage que soit, nul salut pour personne quelque soit sa place dans le monde. Les soubrettes resteront des soubrettes, les dirigeants garderont leur place et quoi qu'on fasse, on ne peut changer cela. Notre place demeurera celle que le destin et la société nous ont donné. Je trouve ça plutôt triste. Peut-être trop réaliste pour le gosse rêveur que je suis encore un peu.

Force est de constater que Marivaux a encore fait mouche. Deux siècles et demi après, son œuvre fait encore réagir, réfléchir et n'a pas uniquement pour but de divertir. Christine Berg a peut-être tout compris, en fait : le texte se suffit à lui même pour le bouillonnement des méninges, reste à fabriquer du spectacle autour de la philosophie, et c'est ce qu'elle a fait.

Sincèrement, n'hésitez pas à aller voir ce spectacle au Conservatoire de Reims jusqu'au 1er octobre (c'est complet niveau réservation, mais n'hésitez pas à vous présentez à la billetterie, au cas où il y aurait des désistements, j'ai pu le voir comme ça, ce soir, perso !) ou encore dans d'autres salles de la région. Vous y passerez un moment plus qu'intéressant.

P.S. : Comme je n'ai pas trouvé de lien concernant les autres dates, je me permets de vous les mettre, rapido, à la discrète...
19/10/10 – Saint-André-les-Vergers (10) ; 7/12/10 – Langres (52) ; 09 et 10/12/10 – Troyes ; 16/12/10 – Charleville-Mézières (08) ; 17 et 18/12/10 – Rethel (08) ; 21/01/11 – Vrigne-aux-bois (08) ; 05 et 06/04/11 – Chaumont (52) ; du 12 au 15/04/11 – Clermont-Ferrand (63) ; 06/05/11 – Revin (08).
Pour plus d'infos, contactez la compagnie (vus trouverez des liens ici)

jeudi 23 septembre 2010

L'Olvig's addictions ! - Charles Bukowski


Il est difficile pour moi de parler des personnes que j'admire du plus profond de mon cœur sans paraître cucul la praloche. Il y a des personnes dont je ne parlerai probablement jamais dans ce blog parce que je les aime trop, parce que ils ont fait de moi la personne que je suis aujourd'hui, parce que mettre des mots sur ce que je ressens pour eux paraîtrait d'une vacuité si énorme que cela en deviendrai ridicule, inutile... tiendrai du néant. Malgré tout, j'ai envie de m'évertuer à le faire pour ce sale type ! J'ai envie de mettre un peu de tripailles sur ce mur virtuel, envie d'être dégueulasse tout en écrivant une lettre d'amour. Faire un peu comme lui, finalement... la poésie virtuose en moins.

Parler de Charles Bukowski autrement que pour dire son amour pour lui ou pour vomir son dégoût à son égard s'avèrerait certainement peu constructif, si tant est qu'on puisse trouver un intérêt quelconque à donner son opinion sur un auteur mort de cette envergure. En faire une critique serait déplacé et rebattu. En faire l'éloge serait très certainement convenu. Quoi qu'on fasse, talking about Bukowski est voué à être un coup d'épée dans l'eau, un hurlement au fond d'une chaussure. Tout le monde va s'en foutre, c'est la raison pour laquelle cela me paraît indispensable.

Parler de Bukowski, c'est vital pour que je me fasse comprendre un tout petit peu. Ma vie a changé, radicalement, dés lors que je l'ai découvert , dés lors que j'ai posé mes yeux sur la première ligne de "Solitude", la première nouvelle de son recueil, Au Sud de nulle part. L'art de Bukowski s'est intégré à ma vie, s'est infiltré en moi, s'est greffé à mon existence. Je l'ai constaté récemment... ou plutôt, on me l'a fait remarqué, il y a peu : il y a eu un avant et un après Bukowski.

Parler de Bukowski est un acte de foi et de folie. Je n'ai pas lu toute son Œuvre, je ne connais pas toute sa vie et, malgré tout, lui et la beauté crade de sa plume sont des choses aux quelles je crois comme d'autres croient en Dieu. Je tiens en dévotion sa langue et son esprit. Presque je voue un culte impie à toute représentation de lui. Je n'applique pas ces préceptes mais sa misérable pratique d'une certaine forme d'hédonisme me touche profondément.

Bukowski, je le considère comme un maître, un père de lettres, un modèle (à ne pas suivre). Sa poésie, c'est du blues sur papier. Ses nouvelles, ce sont des fragments d'un miroir fraîchement brisé dont on ne redoute pas la guigne. Ses romans, ce sont des coups de poings en pleine gueule qui nous apprennent à apprécier le goût du sang comme le parfum de sueur et de foutre mêlés.

Je l'aime parce qu'il a su imposé un style reconnaissable entre tous. Je l'aime parce que ce type avait un culot que je n'aurai jamais. Je l'aime parce que son écriture ne peut pas laisser indifférent. Je l'aime parce qu'il assumait son alcoolisme, l'image qu'il offrait au monde d'un homme pervers, répugnant... dramatiquement américain. Je l'aime parce que qu'il arrive toujours à mettre du doré sur du trashouille, du joli sur de l'affreux, du poétique dans du réel. Ce mec est le seul à être parvenu à me faire voir du beau là où le monde y voit de l'immondice !

Hey ! Hank ! Mister Chinaski ! I'm not a fucking fag but let me tell you... I love you.
J'espère qu'au fin fond de ton coin de tombeau, beau salopard, tu te rends compte que tu as laissé un trace plus coriace que celle d'un étron sur la faïence immaculée... que ça ressemblerait plus à une putain de cicatrice qui donne un côté délicatement viril à ma face de bonhomme.

mercredi 15 septembre 2010

Les pieds dans l'Olvig 07 - Happy Few

Pour mon 28ème anniversaire, les cinémas Gaumont m'ont offert une place en leur humble demeure ! Sympa, non ?
Du coup, je suis allé voir une petite nouveauté : Happy Few, de Antony Cordier (réalisateur qu'on a pu repérer grâce à son Douche Froide, film déjà pas mal dérangeant et sensuel). Oui, comme d'autres sont piliers de bar, moi, je suis un gros adorateur de film d'auteur et alors ?! J'aime ça, je n'y peux rien !


Happy few, c'est l'histoire de deux couples qui vivent une histoire d'amour. Rien de plus, rien de moins ! Ça paraît bête, mais oui, l'histoire, ce n'est rien de plus ! Alors évidemment, il se passe des trucs mais les raconter serait difficile, serait littérature... Et pourquoi faire de la littérature quand un cinéaste s'est cassé la tête à nous raconter son truc de façon aussi agréable ?
Pour le coup, on est sur une histoire qui peut s'avérer dérangeante. L'échangisme, ça n'est pas un sujet simple, voire même pas très attrayant. On a vite fait de tomber dans le gras, dans la perversion gratuite. J'avoue y avoir été d'abord pour le casting que j'estimais assez inconcevable.
En effet, réunir Marina Foïs, Roschdy Zem, Nicolas Duvauchelle et Elodie Bouchez dans le même film, pour en faire des couples qui plus est, cela suscitait mon intérêt et ma curiosité. Bien qu'improbable, cette distribution fonctionne carrément. C'est original et très intelligent. La véritable révélation, pour ma part, ce fut l'ex Robin des bois, Mamzelle Foïs, dotée d'un pouvoir de séduction insoupçonnable et d'une force de jeu qui impose le respect.
Le sujet, pas forcément ragoûtant de prime abord est traiter de telle sorte qu'on est à la fois gêné et fasciné. Idée très agréable, s'il en est. De plus, la réalisation ne tombe jamais dans le graveleux. Du cul, on en a ! Ça, on ne peut pas passer outre, vu le sujet ! Mais le cul est montrer de façon très sensible, très sensitive. Le non cul, également. On a un peu l'impression de partager ce drôle d'amour.
C'est un film délicat que ce "peu de joie". Les acteurs y sont justes et dans une retenue admirable. La musique met complètement dans le mood. La photo est à la fois réaliste et poétique. Je suis tombé sous le charme. J'ai sombré dans une certaine forme de désir. J'avais envie d'embrasser la première personne qui passait, en sortant... Je ne l'ai pas fait, ce qui est un peu frustrant, mais bordel ! On n'est pas des sauvages (comme disait l'ami Popeck) !
C'est un film pour lequel je n'ai connu aucune déception, je n'ai senti aucune trahison ! J'ai beaucoup apprécié ce Happy Few !