mercredi 28 décembre 2011

Une vidéo de La Production Rémoise !

Mon pote Romu Ducro a mis en image un texte de Thomas Pelzer (Thooooomas)... et je suis dedans en très gros plan (ça fiche presque la trouille...)


Enjoy !

KTDRALE from laproductionremoise on Vimeo.

mardi 27 décembre 2011

2011 se termine en poésie !

Je ne vis que la dedans en ce moment, du coup, et ben voilà, vous avez encore droit à un nouveau slam, encore jamais fais en tournoi... Un texte entamé sous le bon conseil de l'ami Thooooomas, membre des Ateliers Slam.com et terminé dans mon coin...


Allez ! Mangez-vous ça !


L'Effet tampon

Je veux percer le secret féminin
Jusqu'à ma mort, même si j'y trouve rien !

En boîte, sortie nocturne avec mes onze frères.
L'ambiance est morne, à la limite de l'anxiogène
C'est qu'on s'ennuie ferme entre congénères
Et là où y a pas d' plaisir, c'est qu'y a d' la gène !

Aucune musique, silence absolu,
On ne danse pas, on fait la gueule, juste on attend.
Pourtant pas faute de s'être sapé élégamment :
Costume à rayure bleue unique sur fond écru.

Je veux percer le secret féminin
Jusqu'à ma mort, même si j'y trouve rien !

J'ai entendu dire qu'y avait d' la meuf
Qui passait par là de temps en temps
Mais à douze on s' sent d' jà à l'étroit, là-d' dans
Si j'étais pas fait d'ouate, je cuirai comme un oeuf !

D'un coup la porte s'ouvre, ça y est,
Une gonzesse aux doigts fins et manucurés
Pénètre au cœur d' la boîte, regard assuré.
Elle se lance vers moi et m'embarque loin des indiscrets !

J' vais percer le secret féminin
Et même si j'en crève, j'arriverai à mes fins !

Direct, elle ne se montre pas pudique
D'un mouvement habile elle me dévêtit
Elle remonte sa jupe et dévoile ses dessous érotiques
Et sans plus de préambule m'oblige au touche pipi.

Elle abuse de moi, c' te traînée, tire un peu sur la corde.
À m' retrouver nez à nez avec sa drôle d'intimité
J' vais y chopper la mort dans ce lieu d'insalubrité
C'est chaud et humide... Suis béni et damné, c'est c' qu'elle m'accorde.

J' suis en plein dans l' secret féminin
Avec courage, je m'engonce sur le ch' min.

Après des heures ici, ça commence à m' gonfler !
Puis ça m' dérange, j'ai quand même ma fierté !
Plus je suis là à rien foutre, plus j' rougis
De colère, le sang aux joues, quasi cramoisi !

Le temps passe... et j' me dis qu' j'en sortirai pas indemne
C'est net ! Elle veut ma peau, la vilaine.
Elle finira par virer ma dépouille quand j' lui r' viendrai à la cervelle
Oh ! Bêh !... Une histoire d'amour dégueu, à m' foutre à la poubelle.

J'ai vécu au cœur du secret féminin
J'en suis sorti, y r' foutrais les pieds pour rien.

Et là, c'est la version audio, sur SoundCloud.com (c'est pas franchement travaillé, c'est une bande d'apprentissage) :

dimanche 18 décembre 2011

Un Slam pour réveiller ce blog !

On pourra me taxer de fainéantise ou bien d'oublieurisme, on aura raison ! Je délaisse complètement ce blog... Du coup, je vais me retrousser un peu les manches et ce blog va devenir une sorte de carnet de voyage ! Le voyage, c'est mon évolution artistique qui bouge de plus en plus... Je vais continuer à donner mon avis sur d'autres trucs, parce qu'il est hors de question que j'arrête d'ouvrir ma grosse tronche mais je vais surtout vous enquiquinner avec ce que je fabrique de ma life... Sur papier ou sur scène ! EN PLEIN DANS L'OLVIG devient donc tableau de bord ! Ce n'est pas vraiment une grosse révolution, c'est juste une nouvelle orientation, un peu plus claire !


Et du coup, pour l'occasion, je vous laisse découvrir un nouveau Slam de poésie, tenté une fois en scène ouverte, très récemment (il devra certainement être d'ailleurs retravaillé si je veux le faire en tournoi, mais bon...) ! En cette période de Noël, la naissance du Christ, blabla, je me suis permis une réflexion sur le Divin !... Enjoy !


Et Dieu, dans tout ça ?...

Bonjour, mon père... Heu ! Rabbi...? M'sieur l'Imam... !
Grand Gourou... Maître ? Vot' Saint'té ? M'sieur Dame ?

'Scusez, j'sais plus bien comment qu'on dit !
Peut pas franch'ment dire que j'suis érudit.

J'passe vous voir parc' que sans mégoter
Il m'semble que je pêche, à c'qu'on m'a raconté.

Ben, comme j'suis ni arrosé d'naissance
Ni emputé du prépuce façon calmar
Du coup, on m'a jamais dit comment qu'on pense
Et d'c'te fait, on trouve mes idées bizarres !

Parce qu'en m'baladant dans l'patelin d'ici
J'raconte que Dieu c'est comme du Salsifi !
Ben ouais, c'est toujours tout en blanc ou noir,
D'où qu'on aille ça pu comme un lend'main d'foire
Quand on est petit, on veut pas en entendre parlé
Quand on est grand, on s'emballe pas pour l'idée
Au final, ça semble toujours trop chaud ou trop froid
Et puis ça vous laisse comme une lourdeur niveau foie
l'Seigneur, c'est un scorsonère, que j'balance
J'en suis convaincu, peu importe c'qu'on en pense ?

Vous, vous en dites quoi, ma soeur ? Révérend ?
C'est faux, ce que j' palabre, Tout beau, tout grand ?

Puis j'cause aussi qu'Adonaï, ça marche comme SFR
Y a des règles à respecter, des trucs à n'pas faire.
Orange et Bouddha, même lutte dans les contradictions
Si un jour tu bouffes ceci-cela, tu tombes direction
L'enfer, sans facebook mobile mais avec l'applic excommunication
Allah et Bouyges, c'est cul et chemise, la même vision.
J'affirme à qui veut bien l'entendre que la religion,
Ça ressemble dangereusement à un smartphone !
A un forfait téléphonique qui fonctionne qu'en zone piétonne
95 pour cent du territoire ? Pff ! Faut pas m'prend' pour un con !

Vous croyez qu'il est plus Iphone ou blackberry,
Selon vous, M'sieur l'curé, hein, Jesus Christ ?

L'aut' jour, ma mère a failli me mettre une rouste
Quand j'ai dit que Dieu c'était une chips saveur langouste,
Ou un crackers, un TUC, un machin pour l'apéritif,
Un truc qu'on ne voit que le dimanche avant l'pastis.
Après qu' toute la famille à bien prié l'souverain pontif...
Sûr même qu' c'est une cacahuète pour aussi bien s'marier avec l'anis.
L'arachide comme le Puissant, ça vous reste longtemps dedans la bouche,
On arrête pas de jurer le bon sang pour se vider la dent creuse
Puis j'ai toujours trouver une odeur de curly aux bibles poussiéreuses
Et une tête de ruminant aux bigottes aux yeux qui louchent.

Hey ! l' Padre ! Pensez que j' yoyotte du carafon, l'abbé ?
Hein ?... Que je fasse vingt pater et quinze Avé !

C'est pas ça qu'j'te demande, vieux pédophile édenté !
Avaricieux ! Terroriste ! J'veux qu'tu me dises si j'dois m'faire expier !

Nom de Dieu de bordel ! Ostie de Calice !
C'est comme j'explique, Dieu, c'est rien d'autre qu' malice !

J'aurai jamais du v'nir vous voir, M'sieur l'Président
J'aurai du plutôt m'foutre un sacristin sous la dent
J'aurai du mordre dans une religieuse goût choco
J'aurai mieux fait d'm'agenouiller d'vant mon frigo,
J'aurai mieux fait d'raccrocher de c'te conversation...
P'tit Papa Noël, ta religion, tu peux t'la mettre bien au fond !

P.S.: V'là aussi une version audio sur fond de Chopin (Nocturne In C Minor, Op.posth by Daniel Barenboïm)...

 Slam - Et Dieu, dans tout ça (Olvig, Chopin) by Olivier Vignot 

dimanche 23 octobre 2011

On parle de moi ?

Bon, alors, ok, ça vient de mes potes, mais quand même, ça reste un premier retour sur la première de mon spectacle, La Faute à Michel (titre provisoire).

http://lesateliersslam.over-blog.com/article-la-faute-a-michel-87049348.html

Un grand merci à Leslie Marquès, la rédactrice de la chose et puis à tous les membres des Ateliers Slam.com pour leur soutien, leur bouche à oreille, leur amitié tout simplement...

mercredi 12 octobre 2011

L'Olvig slameur se montre un peu plus...

Fallait bien que ça arrive, l'Olvig se montre de plus en plus... Comme vous pouvez l'imaginez, c'est en tant que slameur et en tant que comédien que je tente de plus en plus de m'exporter... Et bien du coup, comme vous pourrez le remarquer, je suis adhérent de l'association Les Ateliers Slam.com et c'est pour cette raison que je suis présent dans une petite pub qui tourne sur le net :



Et puis bientôt, le 12 novembre pour être précis, je me produit comme slameur en accompagnant mes Amis Vagablonde, M'sieur Dam et le très talentueux Sam' Tach...

Voyez le programme du Festival Musica-Litté en cliquant ICI !

Petit pas par petit pas, je parviens à approcher ce dont j'ai envie... c'est peut-être un bon truc de le dire aux gens qui viennent me lire de temps à autres...

mercredi 21 septembre 2011

Un texte raté sur scène mérite-t-il d'être publié ?

Ben, je vous laisse juge !


Soit en version audio sur ce lien : 


http://soundcloud.com/olivier-vignot/slam-sous-produit-culturel/s-K0vXS


soit en version toutes lettres :



Sous-produit culturel



Appelez moi Coca Zero ou Cola Light
Ou bien le bidon, le substitut ou l'ersatz !
Que les gens intelligibles et culturés s'en aillent
Ailleurs, parce que le slam paraît qu'ça colle au pattes !
Qu'ça pue l'asvalt et le mauvais butter of peanuts !
Qu'ça sent plus la glace vanille Lidl que le Ben & Nuts !

Paraît que faire c'que je fais, c'est me diminuer
Que j'devrais faire l'intello, le bien lettré,
Pas cette sorte de prédigéré babillage
Pas cette surgeléité micro-ondéisable
Non ! Non ! Non ! L'Olvig c'est un pur artiste, un sage !
Doit pas se transformer en écritureur de trucs jetables !

Je suis un produit manufacturé !
Emballé, étiqueté, prêt à consommer
Une vie idiote de taré industrialisé
Puis jeté au sein d'un monde commercialisé
Enfin... bien vite oublié !

Ladies and Gentlemen ! Please, call me Diet Coke !
Ca m'évitera p't-être de jouer les coqs,
Qu'on émascule à coup de pied dans la cock...
Le genre qui plus jamais n'éjaculera qu'd'un relan de voix rauque !
Ou alors sûrement qu'au fond c'est ça que je réclame
Bêtement me vendre, me hard-discounter l'âme !

Car du goût et même de la classe, j'en manque bien plus
Qu'on ne peut le croire au fond de son crâne tout tordu.
Car j'ai rien contre l'idée de te fragranciser l'anus,
Ou que tu m'affiches qu'tu m'achalandes chez Super U.
Générique moi la médecine, si tu le souhaites...
Promotionne moi l'existence d'un shoot... en pleine tête !

Je suis un produit manufacturé !
Emballé, étiqueté, prêt à consommer
Une vie idiote de taré industrialisé
Puis jeté au sein d'un monde commercialisé
Enfin... bien vite oublié !

Je suis prêt à assumer que mon image ne soit que fumée,
Prêt à me consumer pour finir en poudre blanche à ton nez,
Qu'on ne rêve que d' s'injecter vingt grammes d'Olvig pour s'éviter l'HP...
A regarder de prêt... l'Epicurisme on s'y fait chier !
Le plaisir moi, je le recherche, je ne l'attends pas !
L'Edonisme, y a pas à dire, c'est vachement mieux pour ça !

Alors oubliez trois minutes vos contrariétés, citoyens !
Et mondialisez moi le blase !
Pour deux kilos d'Olvig achetés, vous gagnez cent grammes d'emphase !
L'Olvig, vous le subissez, parce que vous le voulez bien ! (avec l'accent Loréal)
Parce qu'après tout, ce qu'on s'acharne à faire ici
C'est juste déballer sur la table nos tripes ou nos conneries
Rien d'autre que de nous vider la carcasse
Puis finalement l'Olvig ça passe ou bien ça casse ! (avec l'accent Carglass)

Je suis un produit manufacturé !
Emballé, étiqueté, prêt à consommer
Une vie idiote de taré industrialisé
Puis jeté au sein d'un monde commercialisé
Et pourquoi pas ?... Pas si vite oublié !

jeudi 8 septembre 2011

La Faute à Michel... bientôt sur scène !

Et oui, voilà le pourquoi de mon silence depuis quelques temps...


La Faute à Michel, la bande-annonce par OlvigZeGreat

et puis il y a ça aussi !



Je suis en préparation de mon premier spectacle en solo et travaille un peu pour ce site... du coup je peine un peu à trouver le temps pour d'autres choses...
Mais je reviendrai dés que possible pour d'autres histoires...

jeudi 21 juillet 2011

Dans le petit monde de l'Olvig : Velours Asso

Aujourd'hui, j'ai envie de vous accrocher les mirettes et les esgourdes à une asso montée dans le but de promouvoir deux groupes qui méritent sincèrement de se faire connaître et qui, selon moi, vont passer un coup de poliche sur le blason déjà pas mal doré de la scène musicale Made in Reims ! Les groupes, ce sont Meltin' et This is not Hollywood... et ceux qui s'occupent de tout ce beau monde se regroupent dans l'Asso Velours.

J'avais déjà parlé du groupe Meltin' il y a quelques mois, suite au lancement de leur album, Molécule, lors d'une soirée spéciale au cœur d'un MJC rémoise. J'avais été bluffé par le professionnalisme de ces jeunes mecs et je me demandais ce que pouvais donner cette mixture de talent en la passant du tube à essai au bocal ! Quelques mois sont passés, ils ont fait leur chemin et voilà que je les retrouve en première partie d'un groupe de renommée mondiale, Groundation, tribute to Bob Marley, dans la grand salle de la Cartonnerie. Surpris du monde qui s'y était retrouvé (je vous l'assure, une foule de dingue !), ce fut une véritable redécouverte de ce groupe. Ils ont offert à un public rapidement conquis une véritable fête. Bougeant allègrement entre un reggae décontracté du gl..., un jazz qui balance sa r..., du dub qui transforme la caboche en hochet pour gosse surexcité et la chanson française comme j'aime. Je suis sortie de cette première partie avec un feu d'artifice dans le creux du bide... Peut-être même un goût de trop peu, tant la gourmandise était réalisée de mains de maître. Leur sourire, leur joie de vivre, leur énergie... J'ai eu devant moi des zikos simplement heureux de partager, ils ont donner de la joie... Y a pas grand monde de nos jours prêts à se faire vendeur de bonheur, c'est moi qui vous le dis ! (On trouve d'ailleurs ce sirop pour la joie sous forme de disque, pas d'hésitation, procurez-le vous ! C'est pas encore remboursé par la Sécu, mais ça devrait !)


Des distributeurs de sourires, c'est un peu ce que s'engage à être Velours Asso, tout du moins c'est ce à quoi j'ai pensé quand, le 13 juillet dernier, j'ai pu découvrir This is not Hollywood sur scène lors d'un concert gratuit à Reims. Connaissant un peu les membres de Velours, je m'étais déjà intéressé à ce groupe via leur myspace (merci la vie numérique !), j'avais apprécié le rock brut de décoffrage, à l'ancienne, que proposent les quatre garçons en pleine tornade ! Mais, comme pour tous les artistes de qualités, ce groupe se révèle réellement sur une scène ! Avec une présence et une puissance musicale qui m'ont fait penser autant à la Mano Negra qu'à The Stooges, avec deux têtes d'affiche charismatiques, Anthony et Julien, soutenu par la ligne rythmique entraînante et punchy de Simon et Odilon, c'est un gros coup de boule vintage et classe que je me suis pris. Les quatre gars ont un charme dingue et une force scénique et musicale épatante. Il suffisait de regarder les têtes battre le rythme autour de moi pour le constater. Ça grogne au ventre, ça donne envie d'une bonne bière qu'on renversera sans doute à moitié, ça donne envie de faire partager aux potes. That's rock' n roll, Bab' !
D'ailleurs, pour profiter de cette découverte, pointez-vous, fin août, pour la nouvelle édition du Cabaret Vert à Charleville-Mézières (08), ils sont programmés au milieu d'autres bombes... Ça va envoyer du steak 100% pur bœuf !


Tout ces moments, on les doit, comme je le disais, à l'Association Velours. Ses membres sont tout bonnement bosseurs, sympa, d'une motivation sans faille... Ils semblent croire en leurs groupes (à raison, quand on prend conscience que Meltin' et This is not Hollywood sont des projets plus que prometteurs). Et il suffit d'en croiser un pour y croire aussi. L'enthousiasme semble guider leurs pas et quand on voit la gueule du chemin, rares sont ceux qui refuseraient une promenade ! Perso, je viens d'enfilé une bonne paire de basket, prêt à un trekking musical... C'est quand ils veulent !

dimanche 26 juin 2011

Les Pieds dans l'Olvig - Psykoparis, la giclée de sang qui rafraîchit !

Eh, ben voilà ! Ca m'avait manquer, une BD fofolle qui a l'air d'en avoir dans le cigare autant que dans le pantalon ! Et bien avec ce premier tome de Psykoparis (titre un peu naze, quand on découvre la qualité du machin), signé de Tristan Roulot au scénar et Corentin Martinage au coup de crayon, on a droit à un vrai ouvrage qui promet du steak !

Dans un Paris parallèle (ou futuriste, on ne sait pas et, faut bien le dire, on s'en fout), le monde se la joue relax n'ayant plus d'appareils motorisés à chaque coin de rue et se dépatouillant tant bien que mal son arme blanche perso... Alors que Maman, la marraine de tous les malfrats possibles et imaginables, se voit cambriolée et privée de la liste des dettes que la Criminalité entière lui doit. Les auteurs de ce forfait ? Cid et Nathan, deux ados traînant dans les rues de Paname, à la recherche de connerie à faire...
L'histoire à l'air un peu idiote et rebattue mais en faite le traitement renverse cette impression. On se balade entre les narrateurs de façon très habile, l'histoire va à son rythme et pourtant va un train d'enfer... Le dessin est nickel chrome, entre BD franco-belge et comic book hyper lèchouille. Des caractères à peine abordés et pourtant suffisamment approfondis et substantiels pour qu'on accroche ! Des couleurs énergiques (by Le Moal et Poupart) qui tiennent en éveille et donnent une sacrée dynamique. Y a de l'action, de l'humour !
Pour une fois, je dis chapeau ! Je ne suis pas un fan des éditions Soleil qui usent et abusent souvent d'un même genre de BD commerciale, mais là, donnez m'en autant que vous le voudrez...
13,50€ bien utilisés...
Fortement conseillé, les gens !!!

samedi 25 juin 2011

Un slam de mai pour la fin juin...

Le Soleil s'éveille à nouveau, L'Olvig sort la tête de sa coquille théâtrale et revoilà le bonheur d'être bloggeur...
En attendant que j'ai de quoi vous mettre des trucs sous la dents, voici un slam fait en mai dernier lors du dernier tournoi organisé par Slam Tribu au café le Sans Souci à Reims. La vidéo est de mon pote Seb Gomes du blog (et bientôt du site) Les Music'ovores...
Enjoy !


Et voilà le texte : 

PAPA

...

Bah ! Moi, j' m'en fiche parce que mon papa c'est l'plus fort !
Et puis t'façon vous pourrez dire ce que vous voudrez
Qu'le vôtre est plus ceci-cela, rien à faire et
Toute manière, quoi qu'vous causiez, j'suis pas d'accord !

Mon père c'est rien que l'meilleur parce qu'il est costaud,
Il a des gros bras poilus et tout dorés et
Ses grosses mains super musclées peuvent plier d' l'acier
Et même que c'que vous dites, j'm'en tape, moi, je l' trouve beau !

A cause qu'il a une moustache et des yeux gris bleu
Et un gros ventre tout blanc qui dépasse d'sous l'maillot.
Mon père, il s'en fout d'pas faire james bond ou zorro,
Qu'on soit en bonne santé, c'est ça qui l'rend heureux !

Et puis mon père il est super intelligent et pas qu'dans sa tête
Avec ses mains il construit des meubles, des légumes et du pâté !
Mon Papa, c'est mon héros, plus qu'Astérix ou Mickey !
Mon Père, je l'aime, et tant pis si ça vous embête !


Ben, perso, mon daron, c'est pas un warrior
Sérieux, avec le vôtre, j'suis sûr que vous y gagnez
Parce que franchement j'ai beau y regarder de prêt
Le vieux, c'est pas l'genre a t'faire perdre le nord !

Sincèrement avec sa p'tite moustache à la ritale
Et ses bras grassouilles bronzés jusqu'aux épaules...
J'te jure, c'te honte quand il me dépose devant l'école !
Oh ! Puis c't'haleine matinale à la Pedigree Paal !

Puis à quoi ça rime ce bide qui déborde de son froc
Et ces T-shirts à moitié crades et toujours rapiécés !
Niveau style, le Daron, peux pas dire qu'y ait d'quoi l'admirer,
Fait chier, t'façon, son éducation c'est du toc !

Quand tu l'vois bosser comme un con dans un truc qu'il aime pas
Sous prétexte qu'il faut bien payer les factures et nourrir la famille
J'me dis qu'il a jamais eu de rêve, ce mec là...
Et après on s'étonne quand j'dis que ma vie, peux pas dire qu'elle brille.


Et bien, comment dire... Mon père, c'est le plus mort...
Sûr que le père des autres peut l'être lui aussi
Mais c'est le mien qui ne traîne plus ses guêtres par ici
Le mien qui m'laisse des cicatrices au dedans comme au dehors !

J'arrive à l'âge où s'améliore le système pileux de la famille
Qui, avant la trentaine, est ce qu'il appelait de la barbe de jardinier
Du dimanche car on peut y chier entre les allées.
Blague un peu grossière qui a le don de m'accrocher un sourire, un oeil en vrille.

Chaque année qui passe et qui me sépare de lui
Je le vois ressurgir sur moi, mon caractère et mon physique.
Ca passe par trois fois rien, des accents, des gestes, des mimiques,
Ou par des plaisanteries un peu merdiques qui naissent pas de la dernière pluie.

Mon père c'est le plus mort parce que c'est le plus présent,
Le seul mec à qui j'aurai pu dire «je t'aime» sans l'avoir fait,
Le modèle d'une vie qui m'a montré le chemin qu'il me reste à tracer :
Mes rêves, je vais les réaliser pour que sa vie ne se réduise pas à du vent.


mardi 12 avril 2011

Les Pieds dans l'Olvig 18 - Razzia sur les nounours !

Eh ! Oui ! Mesdames et Messieurs, celui qu'on croyait réservé à l'enfance, celui qui recueille les larmes des jeunes filles éplorées, celui dont la rondeur ne permettait d'envisager qu'une gentillesse et une bonhommie latente est en fait bien plus adulte qu'il n'y paraît, voire même un gros dégoûtant un peu pervers... Pourquoi est-ce que j'avance une telle vision du compagnon ancestral de la vie de chacun ? Parce que je viens de lire deux BD qui tente de pulvériser les codes du Nounours à bébé roudoudou gnagna !!! Merci à mon Bédérama (la librairie rémoise spécialisée dans le 9ème art, la meilleure !) de nous dégoter des trucs et d'autres machins de cette trempe !

Etrangement, les deux livres en question sont issus d'auteurs méditerranéens, allez savoir pourquoi.

Le premier, c'est Le Salon de thé de l'Ours malais, de David Rubin, auteur espagnol, originaire de Galice. L'Ours Malais... fait parti de ce qu'on appelle les romans graphiques mais ce n'est pas vraiment un roman, c'est davantage un recueil d'histoires courtes, en noir et blanc, au dessin stylisé et énergique, à la force narrative entre poésie grave et morceaux de vie. Dans un monde habité par des animaux, des hommes et des super héros, on assiste aux récits de tranches d'existence qui se déroule autour de ce salon de thé qui s'approche beaucoup, comme il est d'usage dans tout bon troquet qui se respecte, d'un cabinet de psychologie du zinc... Ce café est tenu d'une main de velours par un ours vieillissant commerçant à souhait, souriant et consciencieux ! On y croise un Superman et un Batman d'une autre dimension aux existence rongée par un destin terre à terre, une gorgone en mal d'amour, un hippopotame agriculteur en dépression... J'en passe et des meilleurs... Un sacré bestiaire que voilà, M'sieurs Dames ! D'office, cela semble enfantin mais la maturité du trait comme celle des sujets abordés sur une tonalité plutôt sombre, un rien torturé mais toujours illuminé timidement d'un peu d'humour bien senti. Un ursidé philosophe et espièglement sage ! Une drôle de combinaison mais qui fait son petit effet !

Le second, c'est Pandamonia, signé des mains italiennes de Ecuba, Lauria et Cucca. Il s'agit du premier tome intitulé Chaos Bestial. Et en tant que premier tome, il en rempli toutes les convention : présentation d'une situation initiale, des personnage principaux, des enjeux de l'histoire et une ouverture qui laisse présager au moins un triptyque si ce n'est plus. et pour le coup, l'histoire tourne autour d'un panda, comme le titre le laisse penser ! Mais un panda femelle extrêmement sexy. Cette femme panda évolue à Berlin, au 24ème siècle. Avec le temps l'homme ayant perdu sa libido, la survie de l'espèce humaine résiste avec grande fragilité grâce à la science de la mutation entre les espèces. La Terre est donc peuplée d'humains et d'hybrides mais l'homme n'est malgré tout pas sauvé pour autant ! L'humanité des hybrides tant à disparaître envers et contre tout ! La solution réside peut-être en la personne de cette jeune fille panda qui bosse comme serveuse dans un lupanar ! De la SF, du sexe, du sang : en v'là une promesse qu'elle est bonne, pas vrai ?! Le dessin est super classe, quelque part entre Sky Doll et Blacksad. L'écriture est prometteuse. Reste à voir si la suite va valoir le coup. Perso, je m'attend à un croisement entre du Luc Besson en émerveillement et du Tarantino punchy sexy couillu un rien vulgos' ! En tout cas, cela aura eu le bénéfice de nous apporté une vision libidinale de l'ours et ça fallait le faire !

A croire qu'alors que l'ours peine à conserver sa place dans l'existence, les artistes ont décidé d'en faire un symbole de force et de liberté... Pff ! Ca y est, je suis atteint de psydecontoirite aiguë ! Il est donc tant que je vous laisse sur ces bons mots !

Bonnes lectures !

samedi 2 avril 2011

Les Pieds dans l'Olvig 17 - Sucker Punch et autres tempêtes dans un verre d'eau classouille !

Et ben dites donc ! Que de silence de ma part ! Et que de temps perdu à me plaindre tout seul dans mon coin : « Mais bon sang de nom de nom ! Quand c'est qu'c'est que j'vais me mettre à un nouvel article, Nom de Zeus, comme dirait Doc Brown ! »
Ben ouais mais y a des fois où faut prendre du temps pour découvrir les choses, pour les aimer, pour respirer, tout bêtement !
Et côté respiration, voilà trois-quatre jours que je me prends des petites rafales un brin frisquettes mais tellement jouissives que bon ! Du coup, je me sors les doigts du... cahier de notes (bande de scatologues, franchement !) et je cause de mes coups de cœur du moment.

D'abord, une grosse bourrasque bien médiatisée, bien budgétée, un bon vieux blockbuster qui se trouve être super bien foutue et un vrai régal : Sucker Punch de Mister Zack « 300 » « Watchmen » Snyder ! Alors j'en entend certain hurler à la trahison : « Quoi, Olvig, cet amateur de film d'auteur intello et arty qui fait de la lèche à un gros bonnet du film d'action amerloque ! Quel scandale !... » J'en passe des vertes et des quasi-gâtées ! Mais le fait est que je me rend compte qu'on a tendance à dénigrer, à tord, le Snyder ! Dans certains cercle ayatollah de la culture populo, les films du bonhomme sont considérer comme trop flashy bling bling pour être honnête ! Avec son quatrième film, Sucker Punch, le réal persiste et signe : ce type veut raconter des histoires de telle façon que le spectateur en ai pour son pognon ! Sucker Punch ça parle de belle gonzesse qui se bastonne, de monde fantasques, le sexe et de violence mêlée mais tout cela n'est pas vain. C'est du beau, du pas chiant, du loin d'être con. C'est une certaine vision du féminisme, un certain point de vue sur ce qu'est la liberté. Certain diront que c'est de la philosophie de comptoir, du conte pour adolescent pubert ! Et ben je m'en fous ! Moi ce film, je l'ai kiffé. Ça m'a écarquillé les mirettes et aéré la tête. Pour couronner le tout, la zik est bien branlé et s'accorde super bien avec l'univers. J'en demandais pas plus et pourtant j'en ai eu un peu davantage avec une vraie vision d'auteur où le moindre plan semble réfléchi ! Pour le coup, les détracteurs de Zack Snider, je leur dis un gros « M... ! » et je vous conseille d'aller prendre votre panard en salle ! 10,20€ bien dépensés ! Na !

Ensuite, je me suis laissé porté par une brise bien connue sur mon petit bonhomme de chemin, un livre ! Ce n'est pas un bouquin sorti ces derniers jours mais je l'avais acheté il y a quelques semaines et je ne l'ai lu que là, sur le tard. Le Trop Grand Vide d'Alphonse Tabouret, signé Sibylline, Capucine et Jérôme d'Aviau, chez Étincelle. Sous ses airs de livre illustré pour enfant autour d'un voyage initiatique d'un drôle de p'tit truc, Alphonse Tabouret donc, où celui-ci découvre le monde et la vie, ce bouquin est un vraie fable philosophique au ton moderne et léger portée par un dessin simple et original, une esthétique surprenante et touchante. Le genre de bouquin que vous ne pourrez pas vous empêcher de relire et de vous le refiler de parent à enfant, d'ami à poto. Plus fort et vrai qu'un Petit Prince ou qu'un Jonathan Livingston le goeland ! Du sourire en barre, que c'est c'te tiot machin !

Et puis aujourd'hui, en balade chez mon disquaire de gros, coup de zéphyr ! Un vent sec et chaud au coin de la nuque. Dans les allées, on diffusait un album que j'écoute en boucle depuis. No Witch de The Cave Singers chez Jagjaguwar. Ce groupe américain de Seattle existe depuis 2007 mais je ne l'ai découvert que cet aprèm ! Honte à moi mais mieux vaut tard...! Il s'agit d'un folk rock énergique du genre de celui qui nous fait passer des centaines de kilomètres de bitume comme un rien. Ça raccroche un peu aux entournures, ça éraille, ça fait tanguer la tronche et bredouiller du yaourt ! A écouter à fond sans modération !

Après toute cette ventilation, va falloir que je reste un peu au chaud histoire d'éviter la bronchite mais jamais maladie ne me paraîtrai plus enthousiasmante !

lundi 14 mars 2011

Le Réveil de l'Olvig, en slamant !

Bon ! Alors, oui, j'ai fait ma grosse fégnasse ! Deux semaines que je rechigne à faire un article sur ce blog, et en règle général, ces dernières semaines, je ne semble pas très prolixe. Je culpabilise un peu, je ne vous le cache pas. Du coup, pour tenter d'obtenir votre pardon, je vais assumer à fond mon nouveau statut de slameur qui commence à se faire remarquer sur la scène rémoise. Je me refusais à ce constat mais les faits sont là, je suis devenu slameur ! Et, en plus de ça, je suis peut-être même devenu une sorte de junky du slam. J'écris slam, je parle slam, je mange slam (enfin, presque !)... C'est une véritable obsession. Je ne l'ai pas spécialement recherché mais en même temps, les gens que je croise dans les soirées slam sont tellement adorables, intéressants et attachants que j'ai du m'avoué vaincu ! Alors voilà, BAM !!! Histoire de me la péter et de vous en  mettre plein les esgourdes ainsi que pour me faire pardonner de mon trop long silence, trois textes à lire ou à écouter, selon votre bon vouloir.


Lectrices, Lecteurs, bonne découverte !




Les Envies De Niro

Y a des soirs comme ça
On ne sait pas pourquoi,
On a une envie qui vient qui va,
Ça nous prend comme qui dirait par là. (Montrer le haut de son crâne de sa main)
L'envie de claquer tout ça,
De prendre un gun et de faire sauter la casbah,
D'exploser la tronche de ce gars, là-bas,
De faire en sorte qu'on ne soit
Plus vraiment soi...

L'envie de se la jouer Joe Pesci
Se mettre en costard à la mafiosi,
Se faire dorer le bling-bling un peu à la Sarkozy
Sans pour autant se faire tout rikiki.
Envie d'un p'tit chico en or, juste ici,
D'une montre un peu classe signée Gucci,
Quelque chose qui ferait qu'on me remarque, dans la vie,
Et alors que le type face à moi me cause du souci
Parce qu'il m'aura regardé avec un semblant de mépris
Je chopperais le premier stylo Bic qui traîne façon grigri
Et je planterais dans son œil droit la pointe qu'on use à l'écrit.
J'lui perforerai la gorge à ce dédaigneux Titi.
Il me tâchera de sang mon habit couleur de nuit
Et tandis qu'il crèvera, je l'engueulerai encore, l'abruti...
(Rire en « Hi ! Hi ! Hi ! », d'abord hystérique puis plus gêné. Enfin, se reprendre, un peu...)

Y a des soirs comme ça
On ne sait pas pourquoi,
On a de ces idées qui passent par là. (Montrer son crâne en se tapotant la tempe du bout de l'index.)
Ça nous vient d'abord du bout des doigts,
Puis ça envahit le cœur, le ventre et le bas
L'idée que mes couilles dirigent mes jambes et mes bras.
Qu'elles veuillent foutre en bouillie ce gars, là-bas,
L'idée que rien qu'une fois on ne soit
Plus vraiment soi...

L'idée qu'à la Steve MacQueen faudrait s'la jouer,
Réussir à faucher des clés, celles d'une bagnole sur le bas côté,
Tenter de décrocher un sourire à la blonde aux petits nénés,
L'emmener sans la forcer en voyage vers l'étrange contrée
Que décrivait dans ses bouquins Tonton Hemingway.
Et sans la prévenir faire des embardées
Juste parce que dans le rétro, on aura croisé
Le regard d'un type qu'on peut plus blairer.
Une main sur la cuisse pour la calmer,
Comme Maryline, elle commencerait à se marrer
Moi, j'sais pas pourquoi, ça me rendrai teubé
Et je ferai des blind pour l'épater,
Alors je pourrai plus rien contrôler...
Et c'est un platane, pas ses lèvres, que j'embrasserai.
(Rire en « Hé ! Hé ! Hé ! », d'abord hystérique puis plus gêné. Enfin, se reprendre, un peu...)

Y a des soirs comme ça
On se fout bien du pourquoi,
Y a un truc qui obsède d'un claquement de doigts...
Qui nous prend comme qui dirait par là. (Se frapper le haut du crâne avec la paume de sa main.)
Une sorte d'instinct qui guide nos pas,
Qui nous dit que la vie devrait pas être comme ça,
Qu'il faut buter sûrement mais bêtement ce gars, là-bas.
Qu'il faut qu'en fait, on ne soit
Plus vraiment soi...

L'envie de se la faire à la De Niro
Mine patibulaire et mains dans le dos
La bouche en coin, l'œil en bizot,
Dire à ce mec face à soi que ç'en est trop,
De le fixer bien dans les yeux, un peu de haut
Et lui cracher : « Hey ! Toi ! Ouais, toi ! Le gros !
C'est moi qu'tu regardes, pauvr' idiot ?
Tu vois pas que tu es sur ma route ? T'es mirot ?
Tu prends l'air fier ! Tu te crois costaud !
Limite, comment tu te sapes, on pense que tu te crois beau...
Tu te prends pour qui, espèce de nigaud ?
Pour le prince, un nabab, un gars des Soprano,
T'as beau te la péter, l'air de rien, ça s' voit : t'es un michto !
Par rapport à moi, crétin des Alpes, tu vaux zéro !
(Se montrer agressif avec le micro avec des « Ho ! Ho ! Ho ! », d'abord hystérique puis plus gêné. Enfin, se reprendre, un peu...)

Y a des soirs comme ça, ça serait trop beau
De laisser parler la violence qui habite notre cerveau.
De se laisser agir, de plus y aller molo,
De prendre une tête de turc, se le foutre à dos,
Vouloir qu'il y en ai un qui paye pour tous les salauds...
Et puis quand tu te décides à tout faire péter, tu fais le gros dos...
Puis tu regardes d'un peu plus près le rigolo,
Puis tu te dis qu'tu l'as déjà croisé le saligaud,
Puis tu réalises que dans le miroir, c'est toi, gogo !

(Ce texte m'a valu une grosse pénalité en Tournoi de Slam pour large dépassement des trois minutes réglementaires...)

La Belle meuf du café

Arrêtez ! S'iou plaît ! Mais... Rrrâh ! Arrêtez donc de m'regarder...
À la longue, vous vous doutez bien que vous me gênez !
J'ai bien vu, j'ai bien remarqué que vous me matiez.
Depuis tout à l'heure, depuis mon arrivée dans ce café,
J'ai senti les yeux de tout le monde sur moi se coller.
Je vous comprends, remarquez, et je sais ce que vous attendez...
Non, mais... Bien entendu ! Quoi ? Vous me croyiez demeuré ?
J'ai eu le temps de faire le tour de toute la salle d'un pas léger et
Je l'ai constaté, que j'étais la plus belle meuf du café.

La poire que vous vous payez...
C'est bien, vous vous la jouez mais
Je sais bien que je suis une beauté,
Vos regards n'ont de cesse de me le rappeler.
Les mains des uns rêvent de me palper,
La bouche des autres de m'embrasser,
Les mots des femmes de m'évincer.
Même toi, là, juste à côté, ton manège est bien rôdé !
Dés que j'ai eu le dos tourné tu n'as voulu que mon fessier.
Fais pas celui qui n'a rien capté,
Tu veux pas l'dire qu'j'te fais bander ?!
Ah ! Je sais ! Tu veux pas l'avouer
Parce que ta femme est là, juste à côté...
Non ? Ben, alors, vas-y, dis la vérité !
Ah ! La, la ! Les mecs, j'vous jure, des dégonflés !
Ça vous bave dessus en louzedé
Ça se fait des fixes sur votre décolleté
Ça se donne des coups de coude en vous traitant de traînée
Et face à vous ça assure autant qu'un plat à réchauffer... de chez ED.
Même pas capable d'assumer le fait
Que dans leur calecif ça sent le cramé...
Et puis, vous toutes, mesdames, avouez
Que vous enviez mes hanches bien dessinées,
Mes lèvres gourmandes, mes petits nénés,
Mes cheveux longs un peu décoiffés...
Je crois que si je n'étais
Pas aussi sympa, vous ne pourriez
Pas me piffer.

A voir vos têtes, tout de suite, j'ai deviné
que vous me trouvez imbu de moi-même et
Prétentieuse comme jamais.
Et je dois dire qu'il y a un fond de vrai
Dans ce que vous pensez.
Mais prenez un instant et imaginez...
Si ça se trouve, si j'étais un mec, je serai
beaucoup moins bien gaulé...
Mais là, à cet instant donné,
J'ai bien conscience qu'à vous parler
Comme je le fais
J'aurai pas besoin d'être beau pour que vous me regardiez.

Inventaire frigorifique


Au commencement, il n'y avait rien !

Et puis, lorsqu'on l'a ouvert
Pour en allumer la lumière...
On s'est mis à l'emplir
Selon notre désir...

Des pizzas marguaritas précuites
Des tupperwares hachis-parmentieurisés
De l'emmental au lait pasteurisé
Des yaourts vanille choco-pépites

De la bière blonde premier prix
Deux-trois tomates déculpabilisatrices
Quatre Danettes caramel tentatrices
Et de la mayonnaise aussi.

Pendant longtemps, de nouveau : Rien !

Et puis, on l'a rouvert
Afin de se satisfaire
De faire un peu illusion aussi
Afin que l'autre nous apprécie.

Une batavia pas défraichie
Un citron, du lait et des pêches
Des tagliatelles ciglées « fraîches »
De l'Actimel 0% goût kiwi

Des œufs bio vieux de deux jours
Un petit chablis pas cher
Du jus d'orange qu'on venait de faire
Et de la mayonnaise, toujours.

Et pour un temps, ce fut le train-train.

On l'ouvre de façon ordinaire
Sans trop faire de manière
Chacun se permet de faire cohabiter
Ses diverses denrées

Pour elle, du jus de goyave
Et de la cire à épiler
Pour lui, du chocolat au lait
Et du riz pilaf

A elle, des bâtons de surimi entamés
Et des graines de betteraves germées.
A lui, le vieux roquefort de chez Mémé
Et un pot de mayonnaise périmée.

Quand soudain on vida le tout, un jour chagrin

Parce qu'y a des fois, les DLV se dépassent
Pour le consommateur comme pour la boustifaille
Juste le temps qu'elle s'en aille
Lui voit s'effacer les traces

Plus de margarine anti cholestérol
Ni de barquette de fraises du Limousin
Pas plus encore de civet de lapin
Tout juste une courgette un peu molle.

Plus de tarama ou de saumon fumé
Et plus une goutte de soupe lyophilisée
Et à l'endroit où y avait des poissons panés
Reste juste un pot de mayonnaise vidé.

On dit souvent que l'appétit vient en mangeant,
L'histoire d'amour se ferait-elle en consommant ?
Il se retrouve seul, face éclairée par le frigo,
Pas sûr qu'il refera des courses de si tôt !