mardi 12 avril 2011

Les Pieds dans l'Olvig 18 - Razzia sur les nounours !

Eh ! Oui ! Mesdames et Messieurs, celui qu'on croyait réservé à l'enfance, celui qui recueille les larmes des jeunes filles éplorées, celui dont la rondeur ne permettait d'envisager qu'une gentillesse et une bonhommie latente est en fait bien plus adulte qu'il n'y paraît, voire même un gros dégoûtant un peu pervers... Pourquoi est-ce que j'avance une telle vision du compagnon ancestral de la vie de chacun ? Parce que je viens de lire deux BD qui tente de pulvériser les codes du Nounours à bébé roudoudou gnagna !!! Merci à mon Bédérama (la librairie rémoise spécialisée dans le 9ème art, la meilleure !) de nous dégoter des trucs et d'autres machins de cette trempe !

Etrangement, les deux livres en question sont issus d'auteurs méditerranéens, allez savoir pourquoi.

Le premier, c'est Le Salon de thé de l'Ours malais, de David Rubin, auteur espagnol, originaire de Galice. L'Ours Malais... fait parti de ce qu'on appelle les romans graphiques mais ce n'est pas vraiment un roman, c'est davantage un recueil d'histoires courtes, en noir et blanc, au dessin stylisé et énergique, à la force narrative entre poésie grave et morceaux de vie. Dans un monde habité par des animaux, des hommes et des super héros, on assiste aux récits de tranches d'existence qui se déroule autour de ce salon de thé qui s'approche beaucoup, comme il est d'usage dans tout bon troquet qui se respecte, d'un cabinet de psychologie du zinc... Ce café est tenu d'une main de velours par un ours vieillissant commerçant à souhait, souriant et consciencieux ! On y croise un Superman et un Batman d'une autre dimension aux existence rongée par un destin terre à terre, une gorgone en mal d'amour, un hippopotame agriculteur en dépression... J'en passe et des meilleurs... Un sacré bestiaire que voilà, M'sieurs Dames ! D'office, cela semble enfantin mais la maturité du trait comme celle des sujets abordés sur une tonalité plutôt sombre, un rien torturé mais toujours illuminé timidement d'un peu d'humour bien senti. Un ursidé philosophe et espièglement sage ! Une drôle de combinaison mais qui fait son petit effet !

Le second, c'est Pandamonia, signé des mains italiennes de Ecuba, Lauria et Cucca. Il s'agit du premier tome intitulé Chaos Bestial. Et en tant que premier tome, il en rempli toutes les convention : présentation d'une situation initiale, des personnage principaux, des enjeux de l'histoire et une ouverture qui laisse présager au moins un triptyque si ce n'est plus. et pour le coup, l'histoire tourne autour d'un panda, comme le titre le laisse penser ! Mais un panda femelle extrêmement sexy. Cette femme panda évolue à Berlin, au 24ème siècle. Avec le temps l'homme ayant perdu sa libido, la survie de l'espèce humaine résiste avec grande fragilité grâce à la science de la mutation entre les espèces. La Terre est donc peuplée d'humains et d'hybrides mais l'homme n'est malgré tout pas sauvé pour autant ! L'humanité des hybrides tant à disparaître envers et contre tout ! La solution réside peut-être en la personne de cette jeune fille panda qui bosse comme serveuse dans un lupanar ! De la SF, du sexe, du sang : en v'là une promesse qu'elle est bonne, pas vrai ?! Le dessin est super classe, quelque part entre Sky Doll et Blacksad. L'écriture est prometteuse. Reste à voir si la suite va valoir le coup. Perso, je m'attend à un croisement entre du Luc Besson en émerveillement et du Tarantino punchy sexy couillu un rien vulgos' ! En tout cas, cela aura eu le bénéfice de nous apporté une vision libidinale de l'ours et ça fallait le faire !

A croire qu'alors que l'ours peine à conserver sa place dans l'existence, les artistes ont décidé d'en faire un symbole de force et de liberté... Pff ! Ca y est, je suis atteint de psydecontoirite aiguë ! Il est donc tant que je vous laisse sur ces bons mots !

Bonnes lectures !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire