dimanche 20 février 2011

Les Pieds dans l'Olvig 16 - Du comics à la française et de la littérature classiquement moderne...

Enfin j'arrive à relire avec un minimum de suite dans les idées... Il s'en fallait de peu pour que je déclare le décès de ma capacité de concentration au delà de vingt pages... Et, sous le coup de cette joie soudaine de la résurrection d'un partie de ma caboche, il faut que je vous en parle...

Deux jolies découvertes qui méritent qu'on s'y arrête mais deux découvertes qui n'ont rien à voir l'une avec l'autre.
Commençons avec mon péché mignon, de la BD ! Et pas n'importe laquelle, de la BD brute de décoffrage, qui envoi la purée et dézingue un peu les mirettes. Lecteurs, Lectrices, amateurs de science fiction débridée, adorateurs d'humour noir, let me introduce un nouveau « fanzine » objet éditorial non identifié, je vous présente et vous réclame de lire le premier tome de Doggy Bags publié par 916 Label. Cultivant un amour du genre du comics indé un peu à la Grindhouse (Rappelez vous, Planète Terreur et Machete de Robert Rodriguez ou Boulevard de la mort de Quentin Tarantino !), voilà un specimen de comics à la french touch qui nous donne du bon grain à moudre pour nos cervelles de dégénérés (dont je suis un des plus beaux représentants) ! En trois histoires, une de loup garou (Fresh, Flesh & Hot Chrome de Singelin), une de tueuse (Masiko de Maudoux) et une dernière de poursuite à mort (Mort ou vif), le lecteur est plongé dans trois univers à l'atmosphère délicieusement crade, transpirante, testostéronée de façon subtile... Trois auteurs aux scénarii peut-être inégaux mais aux dessins incroyablement efficaces. Gros craquage pour le Mort ou Vif de Run, à l'impitoyable humour noir qui m'a eu comme un bleu ! Ah ! Y a pas à dire, ce Doggy Bags... Non seulement c'est drôle mais c'est aussi beau et pas aussi con que ça en à l'air ! De quoi se décomplexer une âme de trentenaire adulescent tout en séduisant habilement un public assez large ! Prenez le risque, vous m'en direz des nouvelles.

Puis petit focus sur le premier roman de Mademoiselle Émilie Desvaux, À l'attention de la femme de ménage, publié chez Stock. Oui, c'est la première fois que je parle de littérature sur ce blog. Allez savoir pourquoi, alors que c'est l'essence de ma vie, je n'en avais pas encore fait de critique. Peut-être parce qu'en tant qu'apprenti écrivain je ne m'en sentais pas l'autorisation. Peut-être aussi parce que je n'avais pas encore trouvé la personne sur qui passer le pas. Un premier roman, je m'en sens autorisé.
C'est l'histoire d'une maîtresse de maison pas encore quadra qui raconte sa vie à sa bonne dans une longue lettre. C'est une histoire d'un franchissement de cap dans la vie d'une femme. C'est l'histoire d'un être pour qui l'amour est un questionnement plus qu'un état. C'est l'histoire d'un manque de l'autre parti trop tôt. C'est une histoire de femmes ensemble mais qui ne peuvent s'empêcher d'être seules... Arrêtons là le résumé, le délice de ce roman est la découverte de cette drôle de vie au fil des pages. En dire davantage serait sacrilège. Dans un style frais et élégant, Mamzelle Desvaux, la vingtaine allègre, vouvoie son lecteur sous couvert d'une pseudo forme épistolaire. Technique facile mais suffisamment bien employée pour attraper l'aimable possesseur du bloc de papier imprimé que je suis. Avec un petit bout de joie de vivre, de « je me prends pas trop au sérieux sinon j'enfilerai plus mes godasses », un soupçon de joli parlé, un chouillat de désenchantement bien pensé... ce premier roman nous laisse voir un charmant auteur en la personne d'Émilie Desvaux. J'ai pas pu me retenir de penser à Bonjour Tristesse, du petit monstre Sagan, avec un rien d'impertinence en moins... Tout ce qu'on peut lui souhaiter, c'est de se lâcher davantage. Débridée, la plume de la jeune fille fera des étincelles, selon moi. D'autant qu'avec les yeux gigantesques et l'air de biche angélique qu'elle présente sur le bandeau de son premier opus, on sent qu'il y a de la ressource et du bankable. Un pétillement croquignolesque à mon coeur, cet À l'attention...

Je le souhaite à tout le monde !

Bonne lecture, bonnes gens !

jeudi 10 février 2011

Les Pieds dans l'Olvig 15 - Love & autres drogues... mouais !

N'ayant envie que d'une chose ces derniers temps, fuir mon chez moi, je suis allé voir, hier soir, le dernier film avec Jake Gyllenhaal et Anne Hataway, Love & autres drogues de Edward Zwick. Mister Zwick n'étant pas du genre à faire dans l'esprit léger et court vêtu (C'est quand même le bonhomme qui nous a pondu l'excellent Black Diamond avec Di Caprio et le moyen mais couillu Dernier Samouraï avec notre scientologue préféré, Tom Cruise), j'étais un peu estomaqué par la bande annonce qui nous présente une comédie de moeurs avec deux gravures modernes du glam-tchikiwawah !
Ce qui m'a donné envie de le voir avant toute chose, je ne le cache pas, c'est le casting. Le brun aux yeux sombres de Brokeback Mountain devenu ultra bankable depuis Prince of Persia avec la jolie brune pétillante du Diable s'habille en Prada, je trouvais ça classouille !
De quoi que ça parlotte ? On est fin des 90's. Jamie est ce genre de mec qui se démerdera toujours pour trouver du taf parce qu'il a la tchatche et qui devient commercial dans la pharmaceutique. Maggie est de ce genre de nana libérée sexuellement qui préfère que sa vie ressemble à une bonne poilade plutôt que s'apitoyer sur son sort de fillette malade. Ce deux là se rencontrent. Ils sont sexy l'un et l'autre. Ils baisent. Ils kiffent. Ils recommencent, sans prise de tête... jusqu'à ce que les sentiments naissent. Bien que l'un et l'autre se refusent à un craquage sentimental, ils sont bien obligés de reconnaître que non seulement le cul entre eux est une drogue, mais aussi qu'ils ressentent une dépendance réciproque... On s'en doute, tout ça va se compliquer un peu parce que sinon il n'y a pas de film...
Pourquoi les 90's ? Parce que naissance du Viagra dont on va en parler pour essayer de donner de la cohérence à la narration (Faut bien causer de médocs sinon le titre n'a aucun sens). Pourquoi ce réalisateur ? Parce qu'il n'avait pas encore fait de mélo et que ça manquait à sa filmo... mais finalement il s'en sort pas mal.
C'est un film plutôt inoffensif, ce Love machin-truc, finalement. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, ça se laisse regarder, c'est assez agréable, les acteurs sont charmants, radieux, ils illuminent la pelloche ! Ils ont deux jolis sourires Colgate, ils sont un peu caustiques, souvent dénudés et sexy, les dialogues ne sont pas mauvais, la narration n'est pas compliqué, on navigue à vue, rien n'est sous-entendu... Ca aurait été joué par Shirley MacLaine et Paul Newman dans les années 60 que ça ne m'aurait pas surpris, en fait. Sincèrement, c'est un film pas mal pensé mais qui ne restera pas dans les anales. Ca fera bien sur les CV de tout le monde. Ni plus ni moins...