mardi 6 juillet 2010

Dans le petit monde de l'Olvig : Les Grigris de Sophie


Nouveau petit voyage au pays d'autour de chez moi, aujourd'hui, parlage sur le travail d'une amie, M'dame Sophie Lepetit, créatrice des Grigris de Sophie. Celle que je proclamerai comme étant la reine des grigriteuses est non seulement une personne adorable, plein de culture et d'humour mais aussi et surtout une créatrice d'accessoires de mode plutôt très sympa !


Lors d'une vente en son humble demeure, j'ai pu découvrir une partie de son ouvrage qui m'enchante beaucoup. Je n'en connaissais que quelques pièces, accrochées à même ses vêtements (c'est sa meilleure modèle !) ou encore par le biais de quelque cadeaux préparé avec soins pour des célébrités en dédicaces que nous avons partagées ensemble. Le fait d'en voir davantage m'a convaincu de son talent et de sa passion. Ses grigris ? Ce sont des broches faits de feutrines, de fils, de bric et de broc ou d'autres breloques, ce sont des sacs ornementés avec ces mêmes matériaux, ce sont des écharpes, des bourses et plein d'autres petites choses diverses.

C'est ultra design, super classes, d'une distinction folles. Plein de couleur, de fraîcheur. C'est peut-être la première fois que je vois une telle expressivité dans la mode. On est, à mon sens, autant dans l'art que l'artisanat. Même si j'avoue avoir été un peu sceptique, en rencontrant Sophie, la première fois, j'affirme aujourd'hui haut et fort qu'elle a du talent. Une personne très sensible, accueillante, charmante... que des qualités, quoi.

Est-ce que j'ai un grigri ?
Pas encore !
Je lui en ai commander un personnalisé, exprès pour faire parti de mes accessoires de scène pour le spectacle en solo que je prépare. Grigri qui fera très certainement l'objet d'un petit article, dés qu'il sera entre mes mains.

En attendant, si vous souhaitez en voir et en savoir davantage sur M'dame Sophie, n'hésitez pas à aller voir son blog, plein de ses petites expériences, de ses rencontres, de son travail et du talent de sa fille, Apolline, jeune photographe prometteuse.
Vous serez peut-être bien, vous aussi, sous le charme des grigris !


P.S. : Lors de sa vente à domicile, Sophie nous avait concocté de délicieuses petites douceurs, dont un crumble incroyable au prunes violettes ! SOPHIE, PLEASE, DONNE MOI LA RECETTE, C'ETAIT TROP BON !!!

dimanche 4 juillet 2010

L'Olvig's addictions ! - Ray Lamontagne


Un grand mec sec et barbu à la voix éraillée. Voilà ce qu'on pourrait se contenter de constater quand on a l'occasion de découvrir ce type pour la première fois. C'est ce que moi j'ai vu, en tout cas. Voilà bien cinq ans, un soir de déprime télévisuelle, la main en goguette sur la zapette. Une émission culturelle de troisième partie de soirée, c'est dire à quelle point elle fut culturelle. Un présentateur à la voix d'homme en fer blanc, entouré d'empoussiérés bibelots de bibliothèque, lâche un : « Et maintenant, pour conclure cette émission, nous allons écouter Ray Lamontagne, présent sur notre plateau. Il est américain. Il vient de sortir son premier album, Trouble. Il va nous interpréter Hold you in my arms. Ray Lamontagne ! »
Applaudissements timides provenant d'un public passablement ensommeillés des discussions pompeuses qui précédaient cet instant. Et puis là, on tombe sur un trentenaire, blanc, chemise à carreaux, jeans usés jusqu'à la corde, beubar épaisse, guitare sèche à la main. On ne s'attend pas spécialement à entendre un truc comme ce qui va sortir de la gorge écarlate de l'inconnu. On s'attend à pas grand' chose, en fait. Et puis, voilà... Une voix puissante et fragile, comme si elle sortait d'un corps de plus soixante ans qui aurai enduré tabac et vieux whisky quotidiens depuis des origines adolescentes. Sauf que cet homme n'a qu'une trentaine d'années, déjà tannées par la vie. Et la chanson ?... un monument de cartes de jeu amoncelées. Un truc magistral qui semble ne reposer que sur très peu de choses. J'en suis comme deux ronds de flan devant mon tube cathodique. Pas le temps de remarquer une réaction du public de l'émission, je note son nom sur un bout de papier et foncerai quelques jours plus tard à la FNAC du coin. Depuis, je suis allé voir qui était le bonhomme, j'ai recherché la moindre note de musique enregistrée et j'attends avec l'avidité d'un toxico chaque petite info sur lui. Je suis devenu ce que j'ai toujours détesté voir chez les autres : un fan !


L'énergumène est originaire du fin fond de l'Amérique. Enfant élevé au milieu de ses 5 frères et soeurs(de pères différents)par sa mère, abandonnée par son musicien de conjoint, Ray Charles (son prénom complet) est un gamin solitaire hyper introverti. Il refuse son héritage artistique pendant des années, rejetant l'idée de vivre comme ce semblant de paternel. Et puis un beau jour, alors qu'il bosse comme ouvrier (surexploité, genre 60 heures la semaine) dans une usine de chaussures, il a une révélation en entendant une chanson d'un vieux song writer, Stephen Stills. Il décide de tout lâché, s'achète une gratte, et compose une dizaines de titres qui vont s'avérer être des petits bijoux dignes de vieux classiques de la folk amerloque façon Johnny Cash, Leonard Cohen, Neil Young ou Bob Dylan. Depuis il aura composé plusieurs autres titres d'anthologie. Au total, trois albums studio (Trouble, Till the sun turns black et Gossip in the grain) et un album live quasi introuvable puisque édité uniquement de l'autre côté de l'Atlantique (je ne l'ai trouvé qu'en import via le net, c'est dire)... et que des perles de zik parfois soul, parfois folk, parfois rock, parfois nostalgique, parfois contemplative, parfois fun... Je le considère comme un génie.
Ray est un type discret, timide (au point de ne se produire sur scène qu'avec lumière tamisée), sans chichis, presque autiste par moment mais il se soigne. Par la musique, en ne faisant que chanter sur la scène, pratiquement pas un mot de plus que des "thank you" à la fin de chaque titre. Un type qui ne s'exprime réellement que par son art, par ses textes ciselés, par cette voix intemporelle. Oui, vous l'avez forcément compris : j'en suis un adorateur inconditionnel.


En général, quand je dis aimer Ray Lamontagne, on me réplique « Ray qui ? »...Peu de publicité autour de lui, peu de passage télé. Sa renommée se fait par le bouche à oreille, à l'ancienne. Ceux qui l'aiment lui vouent presque un culte, ses shows se font dans l'esprit d'une messe tant on est sous le coup du halo qui se dégage de lui. C'est le genre d'artiste qui restera dans les livres et sur les vieilles radio blues de la route 66. C'est le genre d'homme qu'on aimerait tous avoir rencontrer avec une certaine forme de mysticisme.
Pour l'avoir vu à la Cigale, en septembre 2009 (une unique date française, complète en moins d'une semaine), un concert de Ray Lamontagne, c'est un événement qu'on vit comme le passage d'une comète, on admire, on savoure, on tente de chopper par-ci par-là des instants qu'on ne vivra peut être plus jamais. On se fabrique des souvenirs.
Ray Lamontagne, c'est l'exemple même de l'artiste que j'ai envie de devenir, un mec qui fait parler de lui sans attiré les regards indiscrets, un monstre de talent.

Il faut aller écouter ses titres comme How come, super entraînant, Barfly, planant, Meg White, hommage décomplexé faussement niais à la batteuse des White Stripes... C'est d'une efficacité folle.
Et puis n'hésitez pas à allez voir la multitude de vidéos qu'on trouve facilement sur YouTube : des covers de ses titres, des images de ses concerts, quelques unes de ses rarissimes interviews.
Pour le coup, je vous laisse regarder cet extrait d'un live pour BBC4, une merveille !

Dans le petit monde de l'Olvig : La Compagnie Sans Nom

Aujourd'hui, petit focus sur des amis qui font des trucs vachement biens, du coup faut que ça se sache et donc, dans le même élan, article !

So ! Let me introduce « la Compagnie Sans Nom », une bande de joyeux zinzins qui sévissent pour la deuxième année en ma bonne cité des Sacres, mais qui gagnent à faire parler d'eux un petit peu partout !
Cette troupe de théâtre amateur est à l'initiative d'un petit mec qui, selon moi, va faire parler de lui dans les années qui viennent : Grégory Sacré. Pourquoi on va parler de lui ? Parce que ce type a du talent à revendre, de l'énergie jusqu'à plus soif, de l'imagination plus que de raison et que c'est un véritable bosseur, par dessus le marché !
Ce jeune mec est scénariste, réalisateur, créateur de l'association Varock Films (n'hésitez pas à visiter leur site, au passage, y a plein de court-métrages plutôt bien fichu), metteur en scène, comédien, trouveur d'idées... J'en suis presque jaloux !
Et donc, Môssieur Greg, depuis deux ans, accompagné de toute sa bande de comédiens (qui elle a changé un peu entre temps mais bon, soit !), écrit et monte des pièces complètement originales qui cherchent à faire du théâtre sans prise de chou, du théâtre inventif, du spectacle décalé et drôle. Après une première création, Stuck in ze tivi, que j'ai raté (comme un gros gougnafier que je peux être par moment !), ils ont monté et vont certainement rejouer à la rentrée Back to the toilets, que cette fois j'ai vu et que j'ai bien envie de revoir encore !

Rapidement, la petite histoire : un petit fêtard, Tom, se fait larguer par sa nana, Julie, alors qu'ils sont de sortie en boîte de nuit. Dans les toilettes de celle-ci, le héros pleure son désespoir quand il tombe sur Jules, un rasta planant à quinze miles, qui détient peut-être la solution à son problème : une pilule qui fait voyager dans le temps. Tom va donc traverser les décennies passées et à venir, sans bouger des latrines de cette discothèque, dans l'espoir de revenir trente minutes avant sa séparation pour tenter de reconquérir le cœur de sa belle... On pense à Matrix, à Retour vers le futur (d'où le titre de la pièce), à Code Quantum... Normal ! Môssieur Greg est un véritable cinéphile, à la limite du geek et ça transpire de partout ! Entre références ciné, télé, pop culture en général, la Compagnie nous entraîne dans un spectacle musical ultra drolatique sans vraiment de temps mort. Bien que le jeu soit un peu inégal entre les comédiens et que ça manque un peu de rigueur par-ci par-là, les trouvailles scéniques, les jeux de lumières, l'abondance de clins d'œil et de musique ainsi que l'humour décapant du texte font de cette pièce un objet de divertissement hors du commun... A voir, ne serait-ce que pour se taper une bonne poilade !
Mon truc préféré, perso, c'est une partie de Street Fighter 2 avec les personnages en live ! J'ai adoré les effets de sons, le jeu robotique des acteurs et les effets spéciaux façon Michel Gondry, home made ! Bel éclat de rire !

Je ne demande qu'une chose : qu'ils en refasse plein des comme ça !

P.S. : Comme je le disais, Greg Sacré est aussi réalisateur et le DVD de son court-métrage est sorti maintenant depuis quelques mois, Spécialité du chef. C'est du gore plutôt drôle, alors pareil, n'hésitez pas !