mercredi 29 septembre 2010

Les pieds dans l'Olvig 08 – L'Île des esclaves par Ici et maintenant théâtre

Ce soir, je me suis fait ma rentrée théâtrale. Comme en début de saison je n'aime pas être trop chahuté, je suis allé voir un bon vieux Marivaux joué par des gens que je connais, histoire que le terrain me paraisse familier et que je me sente à mon aise... Incrédule que j'étais !

La Compagnie Ici et maintenant théâtre, je la connais parce que je connais plusieurs de ses membres et parce que j'ai vu plusieurs de leurs spectacle. Cette compagnie chalonnaise est dirigée avec talent par Christine Berg, grand nom de la scène culturelle champenoise, et a décidée nous présenter au Conservatoire de Reims (mais c'est aussi un des spectacles qui représentaient la région cet été en Avignon) une nouvelle adaptation de l'Île des esclaves de Marivaux, donc.

Servi par une distribution juste et efficace : un Pascal Adam plutôt bon en maître de cérémonie, un Vincent Parrot tout en chaloupements et en énergie joviale, un Laurent Nouzille joliment paré de sobriété et d'élégance, une Mélanie Faye en retenue charmante et, la plus belle des révélations, une Gisèle Torterolo dotée d'une force, d'une virtuosité et d'une justesse... admirables ; monté autour d'une scénographie curieuse mais qui impose une vraie interprétation de l'univers de l'auteur (des îlots se mouvant au besoin de chaque scène... Quatre îlots, quatre identités fortes, quatre solitudes ?) ; rythmé par une musique qui tient le spectateur en éveil et une lumière tenant un vrai rôle dans la narration ; c'est un spectacle vraiment agréable à suivre que cette Île...

Là où se pose la petite gène, c'est que c'est une pièce étrange pour un Marivaux. Dans cette histoire de travestissement des maîtres en servants et des serviteurs en petits chefs, point de "marivaudage", pas mal de critique du pouvoir, un peu de morale mais aussi un joli lot de pessimisme sur le monde. La pièce est ce qu'elle est, c'est sans surprise pour quiconque à étudié le dramaturge du XVIIIème au lycée. Mais l'interprétation, les choix qui ont été faits dans la mise en scène sont plutôt sombres. Apparemment, aucune issue pour quelque personnage que soit, nul salut pour personne quelque soit sa place dans le monde. Les soubrettes resteront des soubrettes, les dirigeants garderont leur place et quoi qu'on fasse, on ne peut changer cela. Notre place demeurera celle que le destin et la société nous ont donné. Je trouve ça plutôt triste. Peut-être trop réaliste pour le gosse rêveur que je suis encore un peu.

Force est de constater que Marivaux a encore fait mouche. Deux siècles et demi après, son œuvre fait encore réagir, réfléchir et n'a pas uniquement pour but de divertir. Christine Berg a peut-être tout compris, en fait : le texte se suffit à lui même pour le bouillonnement des méninges, reste à fabriquer du spectacle autour de la philosophie, et c'est ce qu'elle a fait.

Sincèrement, n'hésitez pas à aller voir ce spectacle au Conservatoire de Reims jusqu'au 1er octobre (c'est complet niveau réservation, mais n'hésitez pas à vous présentez à la billetterie, au cas où il y aurait des désistements, j'ai pu le voir comme ça, ce soir, perso !) ou encore dans d'autres salles de la région. Vous y passerez un moment plus qu'intéressant.

P.S. : Comme je n'ai pas trouvé de lien concernant les autres dates, je me permets de vous les mettre, rapido, à la discrète...
19/10/10 – Saint-André-les-Vergers (10) ; 7/12/10 – Langres (52) ; 09 et 10/12/10 – Troyes ; 16/12/10 – Charleville-Mézières (08) ; 17 et 18/12/10 – Rethel (08) ; 21/01/11 – Vrigne-aux-bois (08) ; 05 et 06/04/11 – Chaumont (52) ; du 12 au 15/04/11 – Clermont-Ferrand (63) ; 06/05/11 – Revin (08).
Pour plus d'infos, contactez la compagnie (vus trouverez des liens ici)

jeudi 23 septembre 2010

L'Olvig's addictions ! - Charles Bukowski


Il est difficile pour moi de parler des personnes que j'admire du plus profond de mon cœur sans paraître cucul la praloche. Il y a des personnes dont je ne parlerai probablement jamais dans ce blog parce que je les aime trop, parce que ils ont fait de moi la personne que je suis aujourd'hui, parce que mettre des mots sur ce que je ressens pour eux paraîtrait d'une vacuité si énorme que cela en deviendrai ridicule, inutile... tiendrai du néant. Malgré tout, j'ai envie de m'évertuer à le faire pour ce sale type ! J'ai envie de mettre un peu de tripailles sur ce mur virtuel, envie d'être dégueulasse tout en écrivant une lettre d'amour. Faire un peu comme lui, finalement... la poésie virtuose en moins.

Parler de Charles Bukowski autrement que pour dire son amour pour lui ou pour vomir son dégoût à son égard s'avèrerait certainement peu constructif, si tant est qu'on puisse trouver un intérêt quelconque à donner son opinion sur un auteur mort de cette envergure. En faire une critique serait déplacé et rebattu. En faire l'éloge serait très certainement convenu. Quoi qu'on fasse, talking about Bukowski est voué à être un coup d'épée dans l'eau, un hurlement au fond d'une chaussure. Tout le monde va s'en foutre, c'est la raison pour laquelle cela me paraît indispensable.

Parler de Bukowski, c'est vital pour que je me fasse comprendre un tout petit peu. Ma vie a changé, radicalement, dés lors que je l'ai découvert , dés lors que j'ai posé mes yeux sur la première ligne de "Solitude", la première nouvelle de son recueil, Au Sud de nulle part. L'art de Bukowski s'est intégré à ma vie, s'est infiltré en moi, s'est greffé à mon existence. Je l'ai constaté récemment... ou plutôt, on me l'a fait remarqué, il y a peu : il y a eu un avant et un après Bukowski.

Parler de Bukowski est un acte de foi et de folie. Je n'ai pas lu toute son Œuvre, je ne connais pas toute sa vie et, malgré tout, lui et la beauté crade de sa plume sont des choses aux quelles je crois comme d'autres croient en Dieu. Je tiens en dévotion sa langue et son esprit. Presque je voue un culte impie à toute représentation de lui. Je n'applique pas ces préceptes mais sa misérable pratique d'une certaine forme d'hédonisme me touche profondément.

Bukowski, je le considère comme un maître, un père de lettres, un modèle (à ne pas suivre). Sa poésie, c'est du blues sur papier. Ses nouvelles, ce sont des fragments d'un miroir fraîchement brisé dont on ne redoute pas la guigne. Ses romans, ce sont des coups de poings en pleine gueule qui nous apprennent à apprécier le goût du sang comme le parfum de sueur et de foutre mêlés.

Je l'aime parce qu'il a su imposé un style reconnaissable entre tous. Je l'aime parce que ce type avait un culot que je n'aurai jamais. Je l'aime parce que son écriture ne peut pas laisser indifférent. Je l'aime parce qu'il assumait son alcoolisme, l'image qu'il offrait au monde d'un homme pervers, répugnant... dramatiquement américain. Je l'aime parce que qu'il arrive toujours à mettre du doré sur du trashouille, du joli sur de l'affreux, du poétique dans du réel. Ce mec est le seul à être parvenu à me faire voir du beau là où le monde y voit de l'immondice !

Hey ! Hank ! Mister Chinaski ! I'm not a fucking fag but let me tell you... I love you.
J'espère qu'au fin fond de ton coin de tombeau, beau salopard, tu te rends compte que tu as laissé un trace plus coriace que celle d'un étron sur la faïence immaculée... que ça ressemblerait plus à une putain de cicatrice qui donne un côté délicatement viril à ma face de bonhomme.

mercredi 15 septembre 2010

Les pieds dans l'Olvig 07 - Happy Few

Pour mon 28ème anniversaire, les cinémas Gaumont m'ont offert une place en leur humble demeure ! Sympa, non ?
Du coup, je suis allé voir une petite nouveauté : Happy Few, de Antony Cordier (réalisateur qu'on a pu repérer grâce à son Douche Froide, film déjà pas mal dérangeant et sensuel). Oui, comme d'autres sont piliers de bar, moi, je suis un gros adorateur de film d'auteur et alors ?! J'aime ça, je n'y peux rien !


Happy few, c'est l'histoire de deux couples qui vivent une histoire d'amour. Rien de plus, rien de moins ! Ça paraît bête, mais oui, l'histoire, ce n'est rien de plus ! Alors évidemment, il se passe des trucs mais les raconter serait difficile, serait littérature... Et pourquoi faire de la littérature quand un cinéaste s'est cassé la tête à nous raconter son truc de façon aussi agréable ?
Pour le coup, on est sur une histoire qui peut s'avérer dérangeante. L'échangisme, ça n'est pas un sujet simple, voire même pas très attrayant. On a vite fait de tomber dans le gras, dans la perversion gratuite. J'avoue y avoir été d'abord pour le casting que j'estimais assez inconcevable.
En effet, réunir Marina Foïs, Roschdy Zem, Nicolas Duvauchelle et Elodie Bouchez dans le même film, pour en faire des couples qui plus est, cela suscitait mon intérêt et ma curiosité. Bien qu'improbable, cette distribution fonctionne carrément. C'est original et très intelligent. La véritable révélation, pour ma part, ce fut l'ex Robin des bois, Mamzelle Foïs, dotée d'un pouvoir de séduction insoupçonnable et d'une force de jeu qui impose le respect.
Le sujet, pas forcément ragoûtant de prime abord est traiter de telle sorte qu'on est à la fois gêné et fasciné. Idée très agréable, s'il en est. De plus, la réalisation ne tombe jamais dans le graveleux. Du cul, on en a ! Ça, on ne peut pas passer outre, vu le sujet ! Mais le cul est montrer de façon très sensible, très sensitive. Le non cul, également. On a un peu l'impression de partager ce drôle d'amour.
C'est un film délicat que ce "peu de joie". Les acteurs y sont justes et dans une retenue admirable. La musique met complètement dans le mood. La photo est à la fois réaliste et poétique. Je suis tombé sous le charme. J'ai sombré dans une certaine forme de désir. J'avais envie d'embrasser la première personne qui passait, en sortant... Je ne l'ai pas fait, ce qui est un peu frustrant, mais bordel ! On n'est pas des sauvages (comme disait l'ami Popeck) !
C'est un film pour lequel je n'ai connu aucune déception, je n'ai senti aucune trahison ! J'ai beaucoup apprécié ce Happy Few !

lundi 13 septembre 2010

L'Olvig's addictions ! - Blacksad

Un début de semaine tout en frémissement dans le ventre d'impatience ! Je suis un brin excité comme un marmot en attente du Père Noël parce cette semaine sort le quatrième tome de ma série BD favorite... Dans mes mains, la moiteur d'un matin nerveux ; dans mon cœur, des trépidations enfantine, comme un grillon enfermé dedans...

Je ne suis pas spécialement un adorateur de film noir, je ne suis pas vraiment un amateur de polars et pourtant, voilà près de 8 ans que je suis dingue de cette œuvre neuvième art : les aventures de John Blacksad, créé par deux auteurs espagnols, Juan Diaz Canalès pour le scénario, Juanjo Guarnido pour le dessin.

Pour ceux qui ne connaissent pas la série, je recentre les esprits de chacun ! Blacksad, c'est un détective privé à la Humphrey Bogart dans l'Amérique des années 50. Charme dévastateur, virilité romantique, allure mystérieuse et... féline, Blacksad, c'est le héros que n'importe quel mec rêverait de devenir le temps d'un rêve en noir et blanc, si ce gars là, n'était pas un chat ! Oui, parce que l'univers de cet enquêteur de choc se déroule dans un monde similaire au nôtre mais où les gens verrai leur caractère s'exacerber par leur apparence animale. Les auteurs de cette série travaille en effet un peu à la façon d'un La Fontaine, sauf qu'au lieu de nous faire la morale, ils nous racontent des histoires de roman noir assez passionnantes !


Blacksad, le chat noir au museau blanc, ainsi que son compagnon de fortune, le journaliste Weekly (lui, c'est un renard un peu idiot pas mal obsédé) traversent leur Amérique au travers d'enquêtes passionnantes. En seulement 3 tomes (et très bientôt 4, donc !), le charismatique personnage a réussi à s'imposer comme une référence de la bande-dessinée contemporaine. Pourquoi ? Parce que le scénario tend à mettre en valeur ses personnages forts et marquants sans desservir l'intrigue, parce que la narration nous tient en haleine du début à la fin, parce qu'en terminant un album on est déçu de ne pas pouvoir en lire davantage et surtout parce que le trait de Guarnido est tout bonnement éblouissant.
Pas étonnant, ce dernier trait de caractère, quand on sait que le bonhomme a fait ses classes aux studios Disney France de Montreuil, à la grande époque des derniers chefs d'œuvre de tonton Walter (Le Bossu de Notre-Dame, Tarzan, Atlantide) ! La délicatesse des aquarelles liée à la force, la maîtrise et l'énorme pouvoir dramaturgique de son trait, font de chaque nouvel album une œuvre d'art sensible et génial. Si vous n'êtes pas pris par l'histoire, vous ne pouvez pas rester insensible devant le dessin !


Moi, j'en suis devenu passionné assez vite, deux ans après la première édition du premier volume, Quelque part entre les ombres, où l'on suit le privé durant son enquête concernant le meurtre de son premier amour, une jeune et belle actrice. Ce premier tome nous plongeait directement dans un roman noir du meilleur effet, dans un de ces vieux films américains avec Cary Grant ou Spencer Tracy.


Le second, Arctic Nation, nous permettait de suivre Mister John au cœur de l'Amérique blanche xénophobe, n'hésitant pas à taper là où ça fait mal, avec une histoire extrêmement forte et un dessin encore plus virtuose.


Le troisième, Âme Rouge, abordait, de façon ingénieuse, l'émergence du nucléaire, ce que cela a pu engendrer comme problème de corruption et de nuisance physique... Un truc génial tant niveau scénar que niveau art.

Le quatrième, L'enfer, le silence, selon les dires et ce que j'ai pu en voir en faisant des recherches sur la toile, orienterait l'enquête dans le milieu du jazz de la Nouvelle Orléans. Gageons que cet album va connaître le même succès que les précédents, qu'il nous confortera moi et les autres fous furieux de la série dans notre conviction que c'est une œuvre phénoménale et qu'il convertira de nouveaux fous furieux pour se joindre à notre bande de grands malades.

Chez moi, j'ai des affiches partout, un buste de Blacksad, je garde les trois premiers albums comme des reliques sacrées... je suis devenu un presque geek, façon Star Wars, mais en plus classe, du moins j'aime à le penser...
Cela pourrait me faire peur... mais là, très franchement, je m'en fiche !
J'assumerai volontiers ce statut !

samedi 11 septembre 2010

Les pieds dans l'Olvig 06 - Trois films qui sortent en DVD !

En ce samedi de septembre, petite critique concernant trois films qui sortent en DVD (je ne parle que des films, hein ! les DVD, je ne les ai pas encore vu !)

Zack et Miri font un porno, de Kevin Smith.

Dans la catégorie des petits films bien gras mais bien marrants, Zack et Miri... tient une place d'honneur. Kevin Smith, à qui on doit des films cultes comme Dogma ou la série des Clerks, a tourné ce film en 2008 avec le maintenant bankable Seth Rogen et sors bientôt direc' en DVD. L'histoire est fidèle au genre du film pour post adolescent en mal de rire lourdingue mais libérateur : Zack et Miri, deux trentenaires dans la dèche, meilleurs amis depuis des années, sont colocataires. Après une soirée d'anciens du lycée, ils trouvent une solution un poil zarb pour venir à bout de leur misère financière : ils vont faire un film porno ! Sans tunes, sans matos, sans tout ce qu'il faut pour ça !
L'humour est plutôt familier à tout un chacun depuis l'avènement des films de Judd Apatow mais l'énergie des comédiens et la fraîcheur subceinturale des effets lui donne une véritable plus-value ! Les gags scato, le côté décalé des scènes pas si sexy que ça, le fond romantico-humoristique du film : un festival de drôlerie graveleuse au rendez-vous de ce film bien déjanté et même un peu fleur bleue. Pour les amateurs de film à la 40 ans toujours puceau et American Pie, film chaudement recommandé !

Âmes en stock (Cold Souls), de Sophie Barthes.

Film dans la veine humouristico-psychologique (à la Being John Malkovitch ou Eternal Sunshine...), sorti dans une certaine confidentialité, ce film est une tragicomédie très agréable qui sort dans la même période que le film du dessus. Paul Giamatti (un de mes chouchous, comme vous pouvez le lire ici) y joue sous propre rôle de façon assez cocasse. Alors qu'il répète sur les planches une pièce de Tchekov, l'acteur sent qu'il a un blocage, qu'il ne parvient pas à jouer ce rôle. Son manager lui conseille de se rendre dans une clinique spécialisée dans le retrait des âmes, afin de pouvoir travailler le cœur plus léger. Mais derrière cette entreprise, un commerce illicite des âmes s'est montée... Pour Mister Giamatti, c'est le drame complet à quelques jours de la première de sa pièce quand il apprend que son âme a été volée... Ça sent le Charlie Kaufman à plein nez ! En tout cas, ça en a la saveur, peut-être pas complètement la même folie, mais en tout cas un vent d'humour noir souffle sur ce film. Les comédiens y sont très justes, l'histoire n'est pas dénuée d'intérêt et la réalisation qui a décidé d'alterner les points de vue entre le grand comédien et une jeune femme russe transporteuse d'âme est ingénieuse. Certes on peut trouver à ce film des petits problèmes de rythme mais la volonté est vraiment louable. Un bon moment original et intelligent en perspective.

Tout ce qui brille, de Géraldine Nakache & Hervé Mimran.

Pour le coup, c'est un film qui brasse dans pas mal de courants. Ça part comme une comédie sociale puis ça tourne vers la comédie de fifille... Un petit film hybride dans l'air du temps. On en a vachement parlé au moment de sa sortie mais je fais un résumé rapide tout de même : deux meilleures copines au monde de banlieue, Lila et Ely, vivent leurs petites vies à quelques stations de RER de la capitale entre train-train et soirée juste Bling (parce que le deuxième Bling est un peu hard à chopper). Le temps et les ambitions faisant, les deux petites nanas vont commencer à se prendre la tronche, à se couper les cheveux en quatre, à diviser leur routes pour mieux les faire se rejoindre... Au milieu de tout ça, ajoutez des seconds rôles rigolos et/ou classes et vous avez la bête qui s'offre à vos yeux.
Je l'avoue avec un peu de honte, malgré mon physique de camionneur jovial, j'aime bien les petites comédies dites "pour fille". Mais là, je n'ai pas accroché. Géraldine Nakache, à vouloir éviter les clichés du film de banlieue, du film pour nénette ou de la comédie pure, a réussi à faire une œuvre un peu bâtarde qui m'a déstabilisé. Le destin de ces nanas est sympa mais un poil pathétique, le scénar a quelques petites mollesses. A ne pas vouloir s'inscrire dans un genre, on se trouve face à un truc chouette mais pas marquant. Les comédiens et surtout les comédiennes sont hyper doué(e)s mais ça ne réussi pas à convaincre.
Ce que j'en ai retiré, c'est un coup de cœur Audrey Lamy et La 'mzelle Nakache, ainsi qu'un gros coup de foudre pour Leïla Bekhti, jeune comédienne incroyable de talent et craquante à souhait.
Le DVD, j'attendrai qu'il soit à prix réduit pour le prendre, perso. Mais ça reste néanmoins un premier travail prometteur de la part de ses réalisateurs.

vendredi 10 septembre 2010

Dans le petit monde de l'Olvig – L'Atelier du Goût

Je ne sais pas exactement comment c'est possible, mais j'ai toujours eu le chic pour faire des rencontres complètement inattendues et foldingues. Des sexagénaires philosophes qui se replongent dans les études, des anciens combattants artistes, des gosses clownesques... une véritable flopée de portraits hauts en couleurs. D'ordinaire, ces rencontres deviennent ou de bonnes histoires que je raconte allègrement à mes amis à la façon d'une vieille arsouille narrant son Vietnam à lui, ou bien elles deviennent des amies à leur tour.

Pour le coup, la rencontre dont je vous parle aujourd'hui appartient à la deuxième catégorie.


Alors que j'accomplissais "mon œuvre" durant une journée de labeur, est arrivée une jeune femme d'un peps et d'une folie douce qui m'a donné envie de partager sa passion et d'aller voir le commerce qu'elle tient.
C'est ce que j'ai donc fait, plus de deux semaines après cette rencontre. Après une petite découverte du vieux Laon, direction L'Atelier du goût.

Installé dans le nouveau Laon, cette petite boutique au charme fou est "habitée" par la charmante Ariane Gandon Gouverneur, véritable personnage romanesque. Un parcours tortueux, passionnant et atypique, un bagout réjouissant, une bouille adorable, cette femme est un concentré de vitamines effervescentes qui engage tout son savoir faire et son amour de la gastronomie pour nous faire découvrir les richesses de notre terroir. En un an et demi, Ariane a réussi à tisser son fil (le jeu de mot est facile mais je l'aime bien !) et a se fabriquer un petit havre de confort, une caverne aux merveilles pour ses clients et ses amis, tous un peu jobards !

Ariane est une personne adorable qui m'a offert son après-midi pour me faire découvrir son histoire, son petit monde à elle et une partie des épateurs de papilles qu'elle possède. Entre moutarde à la noix, huile de sésame toasté et vinaigre de mangue, j'ai découvert des choses vraiment succulentes, curieuses, surprenantes. Entre infos sur l'Historique de sa ville natale, anecdotes sur ses meilleurs amis et renseignements sur ses merveilles de produits en magasin, la fée Ariane m'a fait passé un après-midi très agréable. J'ai découvert un endroit super, une nana géniale et des mets bonissimo (j'ai fait anglais première langue, pas javanais !) !

Est-ce que j'ai craqué pour quelque chose, dans cette antre aux délices gustatifs (en dehors de sa propriétaire)(Chérie ! Ne m'en veux pas, c'est en tout bien tout honneur) ? Un petit blanc de l'ami Valère qui glisse tout seul et une huile d'amande douce grillée à tomber !

Merci Ariane ! Tu m'as fait redécouvrir les joies de l'hédonisme (et pas de l'épicurisme, faut arrêter de confondre les deux, les gens !), tu m'as appris des tas de trucs géniaux, tu m'as offert ton amitié... Merci, mille fois. Je vais peut-être pas perdre du poids tout de suite mais au moins je grossirai en me vautrant dans le bonheur.

Pour toute autre information concernant l'Atelier du Goût, n'hésitez pas à aller voir son site, ni à vous y rendre, directement. Quelque chose me dit que vous risquez de vous attacher rapidement à cette savoureuse échoppe et à c'te bout de bonne femme !

mercredi 8 septembre 2010

Joann Sfar, vu par Mathieu Amalric

Je suis dingue du travail des deux bons hommes et je viens de découvrir, par l'intermédiaire du blog de Fabrice Tarrin, que le cinéaste à fait un docu sur le dessinateur.
Du coup, mon article n'a aucun autre intérêt que celui de vous faire découvrir cette vidéo.
Joann Sfar (dessins), un film de Monsieur Mathieu Amalric.



P.S.: En fait, quand je regarde ce documentaire, je me rends compte que j'ai un taf énorme pour parvenir à faire ce que je souhaite accomplir. Joann Sfar, depuis que j'ai découvert ses carnets de dessin, c'est devenu un de mes maîtres, un modèle. Son dessin n'est pas forcément beau mais il est d'une intelligence telle que son esthétique devient flagrante. En plus, ses carnets sont éminemment romanesque et poétique. Les gens connaissent Sfar depuis le succèes du Chat du Rabbin, du Petit vampire ou encore de la sortie en salle de Gainsbourg (vie héroïque), mais depuis deux ans (seulement) ce type représente un aboutissement, un but. Réussir à faire de la BD sans vraiment l'égaler mais en tentant d'aller dans son sens... malgré cela, quand je me mets à dessiner, je ne peux pas me retenir de rester dans une certaine forme d'esthétisme. Ca m'énerve presque.

jeudi 2 septembre 2010

Feuilleton audio - "En Kit" - Episode #03 (Fin)

Le moment est arrivé pour que tombe le dénouement de cette histoire autour d'IKEA...
Vous saurez enfin comment se conclue cette histoire d'amour en pièce détachée, entre l'obsessionnel Simon et une Bathilde bien décidée à régler ses comptes, en écoutant attentivement ce dernier épisode de En kit.

tilidom.com

Comme prévu, je vous donne également la possibilité de télécharger ce texte, en cliquant sur ce lien :

Feuilleton - En Kit - version texte.pdf

En espérant que ça vous ait plu !

P.S.: Comme on ne change pas une équipe qui gagne, et dans un souci de cohérence, la musique est toujours signée Serge Gainsbourg, elle est une dernière fois issue de l'album Du Jazz dans le ravin.
Et puis sachez, pour ceux qui découvrent ce mini feuilleton, que vous retrouvez les trois épisodes facilement en allant sur la page "Les Trucs à écouter".

mercredi 1 septembre 2010

L'Olvig's addictions ! - Paul Giamatti

Un nom pas trop connu, un physique pas forcément engageant, assez passe partout à dire vrai, la tronche du premier péquin qui passe et pourtant un des mecs que j'admire le plus au cinéma, aujourd'hui.


Paul Giamatti, à la base, c'est LE mec du genre dont on zappe le nom constamment. On le voit dans un truc, on se dit : « C'est bizarre, sa tronche me dit quelque chose mais je saurai pas dire d'où je le connais ! ». Le type même du gars qui avait un chemin tout tracé : celui des rôles de second plan qui marqueront pour rien au monde l'Histoire (vous aurez remarqué le grand « H ») du cinéma. Et puis, TADAH ! Du jour au lendemain, ça devient le mec qui décroche un rôle qui va changer sa vie, sa carrière, sa façon de bosser. Le mec du genre qui aura bien mérité la réussite qui lui arrive, en fait !

Comme beaucoup, au début, le gars, je l'ai vu dans un stock de films plus ou moins géniaux. Autant des blockbusters que des films indé un peu chiants. Et malgré ça, je ne parvenais pas à le remettre. Il y a même un truc frustrant, avec lui, c'est que dans un de ces films, quand on le voit, beh ! On est content de le voir parce qu'on lui trouve un air familier mais on ne le relit pas forcément à cet autre film qu'on a maté en speed la semaine précédente. Je l'avoue sans honte, je l'ai vu en garçon d'étage sympa réconfortant Julia Roberts dans Le Mariage de mon meilleur ami, en technicien un peu important dans les studios du Truman Show les yeux rivés sur Jim Carrey, en orang-outan vendeur d'esclaves humains dans La Planète des singes de Tim Burton et en sergent rondouillard du débarquement en Normandie dans ...Le soldat Ryan sans capter une seule fois, pendant des années, que c'était le même bonhomme !

Et puis un jour, je suis tombé sur le film qui est aujourd'hui l'une des Œuvres qui m'ont donné envie d'écrire, de faire le comédien et tout et tout... Sideways, d'Alexander Payne. L'histoire de deux quadras en crise. L'un écrivain raté et un brin dépressif qui peine à revenir dans la carrière (Mister Giamatti). L'autre, un acteur sur le retour qui va se marier avec une femme de 10 ans sa cadette mais qui veut soulever le plus de petits culs possible avant la date fatidique (Thomas Haden-Church). Les deux potes partent faire la Route des vins de Californie... enfin le croient-ils. Y a pas d'explosion, y a pas de cul vulgaire ni gratuit... y a que du cœur, de l'humour et de l'amitié... et un mec devant un écran qui en tombe comme deux ronds de flan : ma trogne !

Depuis ce jour, Giamatti est devenu une idole pour moi. Parce que depuis, je le retrouve partout. Depuis je le reconnais. Un mec qu'on voit depuis notre enfance et qui parvient à faire retenir son nom, alors qu'on se trouve un air de famille... la famille Toulemonde, je ne pouvais en faire qu'un maître.
L'étendu de son talent est incroyable. Son charisme, démesuré. Ses choix, toujours surprenant. Pfiou !
What else ?...

D'ailleurs, depuis Sideways, il enchaîne les films de dingue comme American Splendor, film sur et adapté d'un comics indé sur la vie d'un péquin quelconque, Harvey Pekar (là, je triche, ça a été tourné avant, mais je m'en fous, c'est moi qui dit !) ; comme Shoot'Em Up avec Clive Owen et Monica Bellucci, un film esthétique et violemment drôle ; comme le controversé La Jeune fille de l'eau de M. Night Shyamalan, un conte un peu bâtard ; ou encore Cold Souls (traduit pitoyablement par Âmes en stock) où il joue une version de lui-même ultra dépressive au point que s'en ai comique...

Là, je l'attends dans un film, au côté d'Helen Mirren et de James McAvoy, The Last Station, sur les derniers jours de Tolstoï... Non, il ne fait pas l'écrivain mais un de ces disciples... Ah ! Je sais, ça n'a pas l'air d'être du gros divertissement, mais je m'en cogne !


Paul Giamatti, ça se déguste à toutes les sauces... et en bon gourmand, j'aurais même tendance à en redemander !