jeudi 23 septembre 2010

L'Olvig's addictions ! - Charles Bukowski


Il est difficile pour moi de parler des personnes que j'admire du plus profond de mon cœur sans paraître cucul la praloche. Il y a des personnes dont je ne parlerai probablement jamais dans ce blog parce que je les aime trop, parce que ils ont fait de moi la personne que je suis aujourd'hui, parce que mettre des mots sur ce que je ressens pour eux paraîtrait d'une vacuité si énorme que cela en deviendrai ridicule, inutile... tiendrai du néant. Malgré tout, j'ai envie de m'évertuer à le faire pour ce sale type ! J'ai envie de mettre un peu de tripailles sur ce mur virtuel, envie d'être dégueulasse tout en écrivant une lettre d'amour. Faire un peu comme lui, finalement... la poésie virtuose en moins.

Parler de Charles Bukowski autrement que pour dire son amour pour lui ou pour vomir son dégoût à son égard s'avèrerait certainement peu constructif, si tant est qu'on puisse trouver un intérêt quelconque à donner son opinion sur un auteur mort de cette envergure. En faire une critique serait déplacé et rebattu. En faire l'éloge serait très certainement convenu. Quoi qu'on fasse, talking about Bukowski est voué à être un coup d'épée dans l'eau, un hurlement au fond d'une chaussure. Tout le monde va s'en foutre, c'est la raison pour laquelle cela me paraît indispensable.

Parler de Bukowski, c'est vital pour que je me fasse comprendre un tout petit peu. Ma vie a changé, radicalement, dés lors que je l'ai découvert , dés lors que j'ai posé mes yeux sur la première ligne de "Solitude", la première nouvelle de son recueil, Au Sud de nulle part. L'art de Bukowski s'est intégré à ma vie, s'est infiltré en moi, s'est greffé à mon existence. Je l'ai constaté récemment... ou plutôt, on me l'a fait remarqué, il y a peu : il y a eu un avant et un après Bukowski.

Parler de Bukowski est un acte de foi et de folie. Je n'ai pas lu toute son Œuvre, je ne connais pas toute sa vie et, malgré tout, lui et la beauté crade de sa plume sont des choses aux quelles je crois comme d'autres croient en Dieu. Je tiens en dévotion sa langue et son esprit. Presque je voue un culte impie à toute représentation de lui. Je n'applique pas ces préceptes mais sa misérable pratique d'une certaine forme d'hédonisme me touche profondément.

Bukowski, je le considère comme un maître, un père de lettres, un modèle (à ne pas suivre). Sa poésie, c'est du blues sur papier. Ses nouvelles, ce sont des fragments d'un miroir fraîchement brisé dont on ne redoute pas la guigne. Ses romans, ce sont des coups de poings en pleine gueule qui nous apprennent à apprécier le goût du sang comme le parfum de sueur et de foutre mêlés.

Je l'aime parce qu'il a su imposé un style reconnaissable entre tous. Je l'aime parce que ce type avait un culot que je n'aurai jamais. Je l'aime parce que son écriture ne peut pas laisser indifférent. Je l'aime parce qu'il assumait son alcoolisme, l'image qu'il offrait au monde d'un homme pervers, répugnant... dramatiquement américain. Je l'aime parce que qu'il arrive toujours à mettre du doré sur du trashouille, du joli sur de l'affreux, du poétique dans du réel. Ce mec est le seul à être parvenu à me faire voir du beau là où le monde y voit de l'immondice !

Hey ! Hank ! Mister Chinaski ! I'm not a fucking fag but let me tell you... I love you.
J'espère qu'au fin fond de ton coin de tombeau, beau salopard, tu te rends compte que tu as laissé un trace plus coriace que celle d'un étron sur la faïence immaculée... que ça ressemblerait plus à une putain de cicatrice qui donne un côté délicatement viril à ma face de bonhomme.

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