mercredi 20 octobre 2010

Les pieds dans l'Olvig 09 - "L'Expérience" de Oliver Hirschbiegel


C'est loin d'être un film très récent mais comme en ce moment je me décide à faire des sessions de rattrapage de ce que j'aurai du prendre la peine de me taper depuis belle lurette... Pour le coup, L'Expérience, je le vois avec 7 ans de retard mais bon ! Mieux vaut tard que jamais.

L'Expérience, c'est un film allemand qui avait un peu fait parlé de lui à sa sortie parce que son histoire était plutôt dans le mood du moment, en plein boom de la real TV : une équipe de chercheurs recrutent vingt hommes par le biais d'une annonce dans le but de vivre une expérience sociologique sur deux semaines. Ce test consiste au fait de reconstituer une situation d'incarcération en distribuant les rôles de prisonniers et de matons de façon arbitraire. Huit gardiens, douze détenus. Au début, les 20 gars ne se prennent pas au sérieux, mais rapidement les caractères les plus forts vont prendre le dessus et vont rendre l'ambiance quelque peu tendue...

Alors que la direction aurait pu très vite sombrer dans le gros machin plein de testostérone à l'américaine, le réalisateur, Oliver Hirschbiegel (le même qui a monté La Chute, narrant les derniers jours du régime nazi et de son dirigeant) a choisi de prendre son temps afin que la situation de dégrade progressivement, par paliers, de façon très intelligente. De telle sorte qu'on est vite chopper par la peau du cou et qu'on se laisse vite aller au plaisir de Stockholm.
 Le film met vite le spectateur dans une atmosphère un peu malsaine mais néanmoins réaliste qui fait qu'on entre complètement dedans. Atmosphère soutenue par la sobriété de la musique et par le côté naturaliste mêlé de crade un peu arty pas trop dégueu.
 De plus les comédiens sont vraiment excellents, les personnages vraiment bien tracés. On est presque face à une véritable troupe avec ses têtes et ses figurants, ses meneurs et l'ornementation autour. En tête de liste, Moritz Bleibtreu, un des comédiens allemands les plus doués de sa génération marque pour l'efficacité et la finesse de son jeu dans le rôle du prisonnier à la forte tête, et Justus Von Dohnanyi, mec relativement inconnu mais qui a la bonne gueule de méchant par excellence fout le j'tons dans celui du gardien le plus vicelard...
C'est un vrai film choc vraiment bien cousu qui dessine un portrait au vitriole de la nature humaine.
Moment très appréciable ! Je recommande, si vous ne l'avez pas déjà vu, foncez !

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