vendredi 28 janvier 2011

Un coup d'épée dans la Vesle ! : le bureau des plaintes est ouvert

Les gens que je croise dans les rues que j'emprunte (sans omettre de les rendre) ont une fâcheuse tendance à m'agacer. Je parle des gens de passage, ceux à qui on adresse à peine un signe de tête pour donner le bonjour. Le genre de personnes qui nous claque en pleine gueule que la ville où ils vivent les emmerde prodigieusement. Qu'il n'y a rien à faire dans ce qui leur semble être une cité dortoir. Qu'on s'emmerde comme des rats morts dans c'te trou. Et qui nous balance avec une nonchalance un poil emprunte de snobisme quotidien « Vous êtes déjà allé à New York ? (Remplacez le nom de la ville par celui de n'importe quelle mégalopole un peu connue, qui a son cinéaste attitré en général, ça marche aussi...) Moi, j'en reviens... Enfin, ça fait deux mois maintenant... New York me manque. Si vous y allez un jour, vous verrez, vous serez triste de revenir... Ici, on se fait chier, y a rien à faire... »
Ce genre de phrase a le don de me faire dresser les poils, de me faire sentir que mes dents poussent, me déclenche une irritation pareille à celle des piqûres de moustique dans le creux du dos. Et du même coup, m'inspire une certaine aversion pour les gens qui l'articule clairement et de vive voix dans MES lieux publics.

Attention ! Je ne dis pas que New York doit être pleine de charme. Je n'en doute pas même. Mais Nom de Dieu de bordel de merde à cul, espèce de connasse, vous y étiez pour des vacances. Pas pour y vivre pendant une décennie. Que vous soyez emballée, pétasse de mes deux, par la grosse Pomme ou par un quelconque autre amoncellement de bâtiments situé à tel ou tel point du globe, j'en suis fort aise. Mais vous n'avez fait, chère petite mégère dressable à coup de fouet, qu'expérimenter la magie de « l'herbe est toujours plus verte, bla bla... » que perso j'appelle « la vie doit être quand même plus facile pour ceux qui sont circoncis... ». La ville où tu vis, crétine atrophiéee du bulbe, renferme forcément tout un tas de bidules tout aussi charmanteux et enthousiasmiques que (la ville de tous les qualificatifs) mais comme tu les fréquentes depuis belle lurette et que ta caboche couverte de suie s'est calibrée pour ne plus rien remarquer. Pire, elle s'est prise au jeu de la comparaison stupide parce que forcément porteuse d'un ravage cataclysmique. Et horreur des horreurs, elle s'est même bloqué, enraillée sur la position « le rêve devrait être ma vie alors pourquoi que non ! »

Oui ! L'Olvig est bougon, ce soir. Bougon et râleur. Mais comme je râle sur les râleur, ça s'annule, non ? C'est l'argument des faibles que j'implore : moins par moins égal plus. C'est un argument aussi mauvais et bas que celui du nazisme mais je dois bien le reconnaître, ce soir (comme la plupart du temps, d'ailleurs) je suis un être faible, veule et complètement ballot ! Oui, je le revendique, je suis un gros con ! Mais un gros con qui se refuse à dire des imbécillité comme « Je m'ennuie à (Ville d'habitation) ! Y a rien à y faire ! » Je suis un gros con mais pas une petite putaine de prétentieuse blasée de la life. Le genre de personne qui me donne de l'urticaire, pour faire dans la brièveté.

D'ordinaire, je suis pas le genre de bonhomme, le style de blogueur à vomir son embarras dans un post acerbe mais là, juste aujourd'hui, j'en avais envie. J'avais besoin de laisser coulé un peu de ma bile par le biais d'une lucarne un peu voyante. Moi, ma ville, Reims, je l'aime ! C'est que comme pour n'importe quelle amante, il y a des fois où je ne peux pas la blairer, où j'ai envie de la traiter de tous les noms mais même après une bonne grosse dispute je suis prêt à la défendre bec et ongle face aux pédants imbuvables... Je me refuse à faire les nabots de la République en sortant un truc du genre : « Reims, tu l'aimes ou tu la quittes ! » Hors de question ! Déjà parce que 1m90 c'est trop élevé pour faire de moi un nain, mais surtout parce que l'idée ne me vient même pas à l'esprit. Et puis aussi parce que le haussement d'épaule frénétique m'épuise un peu... Moi ce que je veux dire c'est « Reims, fait un effort pour en voir les attraits avant de critiquer comme une vulgaire poularde élevée en batterie ! L'herbe rémoise n'est pas moins verte que de l'autre côté de l'Atlantique, elle est juste d'un autre vert, moins plastoque certainement ! Tes souvenirs de voyage lointain garde les pour tes moments de rêveries mais ne t'en serres pas comme d'un sujet de conversation niaiseux. Y a suffisamment de raison pour se plaindre dans nos vies mornes pour que tu rejettes la faute sur ma Reims à moi. Reims, tu ne la sens pas... Et ben tu fermes ton usine à connerie et tu la subis un peu... Même les gens subissant l'enfermement carcéral se font à leur situation, tu t'y feras, gougnafière !

En me relisant, je me rends compte que mon déblatérage est trop bien tourné pour être vrai mais j'ai une impression de fausseté dans toutes les conversations qui tombent dans un coin de mes oreilles lasses. Sûrement parce que je lis trop et regarde trop de série télé, ces dernières semaines. Du coup, j'ai cette impression un peu dégueulasse que les auteurs de mon film perso ont mal fait leur boulot pour les parties dialoguées des derniers épisodes... Conclusion : Faut que j'arrête les fictions quelques jours et que j'arrête de subir les détrempés de la vie qui osent trimballer leur guêtres dans mes lieux de repos...

Voilà ! Finalement, ça m'aura permis d'écrire une petite bêtise sans intérêt...
Promis, la prochaine fois je parlerai de quelque chose de plus intéressant... Enfin j'espère !

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