mercredi 2 juin 2010

Les Pieds dans l'Ovig 04 - Une jolie collection de bulles

Voilà bien longtemps que je n'ai pas donné mon avis sur quoi que ce soit... Du coup, grosse critique sur de la BD ! Parce que oui, l'Olvig consomme énormément de BD ! Sachez le, bonnes gens !

Première découverte de ces dernières semaines : le premier tome de ce qui s'annonce comme une série baptisée "Jour J". Le volume en question s'intitule Les Russes sur la Lune !

L'histoire : en 1969, les américains loupent de peu l'évènement de ce XXème siècle, la mission Appolo 11 échoue son alunissage, Neil Armstrong et consors se retrouvent tués par un projectile spatial... Ce sont les soviétiques qui, quelques semaines plus tard touchent au but... Cette "victoire" de l'URSS engendrera la construction de deux bases lunaires, en activité dans les années 80, l'une ruskoff, l'autre amérloque...
Oui, nul doute à avoir, c'est bien une réécriture totale de l'Histoire à laquelle le lecteur à affaire dans cet album. Fred Duval et Jean-Pierre Pécaud (assistés de Fred Blanchard) se sont amusés, comme bon nombre d'autres auteurs avant eux, a réécrire un moment clé de ce qui fait que le monde est tel qu'il est, aujourd'hui. C'est une écriture assez finaude, d'ailleurs, que celle de ces deux acolytes. Inventant une histoire tellement simple et folle qu'elle semble éminemment plausible, on plonge assez facilement dans cette aventure hors du commun. L'idée de génie de ces auteurs est d'avoir créé un malin parallèle entre les relations Américano-Russes de la Terre et celles de la Lune. Loin du film catastrophe et de l'épopée fantastique, on est dans le "toujours possible si seulement"...Soutenu par le dessin impec de l'excellent (et accessoirement rémois) Philippe Buchet, connu pour la référence du Space Opéra "Sillage ", ce premier tome laisse espéré que Jour J va s'avérer être une série terriblement captivante.


Deuxième petite perle parue ces dernières semaines : Lord of Burger, tome 1 – Le Clos des épices. Si vous connaissez et avez aimé certains mangas tels que "Les Gouttes de Dieu" de Agi et Okimoto ou encore "Le Gourmet solitaire" du maître Jirô Taniguchi, il y a de fortes chances que vous appréciez ce petit bouquin. Bouquin doté de pas moins que quatre auteurs : Christophe Arleston (le mec de toute la filière des machins-choses de Troy) et Audre Alwett pour le scénar... Scénar qui se dépatouille pas trop mal pour tenter de passionner le lecteur en mélant humour, action et gastronomie. Pour le dessin, les deux autres : Balak et Rachel Zimra. Un trait sur la corde raide entre comics et manga. On remarquera que le style est bien griffé du directeur artistique de la bête : Alessandro Barbucci (le mec de Sky Doll).
Ce que ça raconte ? Ben ! Un chef cuisto étoilé meurt(tragiquement???) dans son restaurant parisien. Du coup, ses deux enfants et héritiers à peine adulte, Arthur, employé de fast-food et Ambre, passionnée d'art (martiaux), se retrouvent propulsés directeurs de ce pilier du Guide Rouge...
J'avoue avoir un peu trembler devant le quatrième de couv'. Action et restauration ne me semblaient pas pouvoir faire merveilleusement ménage. Et je dois dire que ça n'est pas franchement une perfection mais que ça se laisse lire sans déplaisir. Un ton qui se prend plutôt pas trop au sérieux, ce qui est tout à l'honneur de ce premier tome. Un style très accessible, pas dégueu. Petit coup de chapeau aux deux coloristes, Andry et Florence Torta, qui ont le don de mettre l'eau à la bouche et de foutre un peps appréciable à l'affaire.


Dans un registre beaucoup plus franco-belge, Charlotte Gainsbourg mon amour de Fabrice Tarrin, dit Le Lémurien comblera les afficionados de la pop culture hantant la mythologie personnelle de chacun. Oui ! Vous n'avez pas ripé sur la ligne d'avant, j'ai bien écrit le Lémurien. Dans la veine de ces auteurs qui animalise les humains façon La Fontaine, Tarrin s'est fait une gueule de Lémurien plutôt croquignolesque et en a fait de même pour tout ces proche. Le « pitch » ! Ah ! Difficile, y en a pas vraiment. Ce sont des moments de vie drolatiques de ce type plus que normal, qui nous ressemble un brin. Il nous raconte comment il a croisé la Miss Gainbourg quand l'un l'autre étaient pratiquement voisins d'école, comment il en était fou amoureux, comment ce béguin a pu générer des trucs qui ont fait ce qu'il est aujourd'hui. C'est bête comme chou et pourtant on se laisse prendre. Ajouter à ça que le bonhomme à un coup de crayon super chouette, tant et si bien que son meilleur pote, un poil irritant, nous apparaît sous l'aspect d'une sorte de croisement entre un vieux clébart et un marsupilami après l'accident : super attachant. Charlotte sous les traits d'une Cannette ultra ressemblante (Si ! Si ! Je vous assure !). Ce type est doué ! Si doué, que je viens de me plongé dans son premier opus, Journal intime d'un Lémurien.

Pour finir, le gros coup de coeur du moment : la série L'Immeuble d'en face, signée Vanyda. Oui, là, je me lache, série complète. Déjà parce qu'elle ne comprend que trois volumes. Et parce qu'ensuite, dés qu'on en lit un, on veut les lire tous.
Vanyda, jeune femme au trait valsant entre BD réaliste et héritage manga d'auteur, nous tire le portrait des habitants d'un petit immeuble parisien. Juste des petits moments, par-ci, par-là. Des bouchées sucrées, salées, acidulées, amères... Paul Auster et Anna Gavalda qui se rencontrent, ils écrivent un chronique comme celle-ci, j'en suis sûr !


Une mère célibataire, Béatrice, enceinte jusqu'aux yeux, un petit garçon à charge, Rémi, côtoient Fabienne et Jacky quadra-quiqua, propriétaire d'un dogue allemand, Gipsy ; ainsi qu'un jeune couple, Claire et Louis, tous deux étudiants. On suit ces gens, simplement. C'est mélancolique, drôle, dramatique, touchant, jamais ordurier, jamais excessif, toujours captivant. C'est frais, tout court. Elle a tout compris de la vie, cette auteure. C'est toujours juste. On a envie d'être un pote des petits jeunes, on aimerait papoter avec la voisine au clebs, on offrirait volontiers notre aide quotidienne à cette charmante jeune maman. On adore être une petite souris dans l'intimité banale de ces gens. Et on en redemande, avec ça.
En plus d'être douée pour raconter, Vanyda se paie le luxe d'avoir des mains en or. Ses dessins, c'est entre l'esquisse, l'estampe, le crobart. Avec une élégance folle, par dessus le marché ! Un bijou !

Bien ! Voilà... Là, vous avez de quoi faire !
Bonne lecture !

(P.S.: Merci aux gentils vendeurs de Bédérama, galerie de l'Etape, à Reims, qui me font découvrir tout ce beau monde !)

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